JmakxParis, la griffe qui habille Dadju, Niska, Fally Ipupa…

Fondée en 2017 par le Franco-Congolais Alvin Junior Mak, cette marque de streetwear élégante s’impose doucement dans le paysage de la mode et peut compter sur les ambassadeurs de la scène urbaine pour la faire rayonner.

TAYC porte la marque JMAKxPARIS © JMAKxPARIS

TAYC porte la marque JMAKxPARIS © JMAKxPARIS

eva sauphie

Publié le 26 mai 2024 Lecture : 2 minutes.

Rue du Louvre, dans le très chic 1er arrondissement de Paris. Dans un petit salon coquet, parquet en chevron au sol et moulures caractéristiques des immeubles haussmanniens au plafond, se carre une imposante table où reposent une dizaine de croquis. Ces esquisses de vestes matelassées et bombers en drap de laine jouant sur les couches et superpositions annoncent la prochaine collection imaginée par Alvin Junior Mak.

À 29 ans, cet ancien vendeur dans des boutiques de mass market (H&M, Zara…), également passé par des griffes de luxe comme Gucci et Balenciaga, est à la tête de sa propre marque de vêtements alliant codes urbains et chic « à la française », sourit le premier ambassadeur de son label, dans une veste gris clair à revers déstructuré et pantalon appareillé.

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Inspiration Congo

C’est dans ce bureau de création que le styliste autodidacte griffonne ses silhouettes et reçoit ses fournisseurs de tissus qui proviennent à 95% du marché Saint-Pierre, dans le 18e arrondissement de la capitale. Chez JmakxParis, toutes les pièces sont made in France. Avec seulement deux collections par an, le créateur se félicite de pouvoir miser sur l’économie locale et circulaire, en récupérant des chutes de tissus des collections passées pour en faire des écharpes et autres pièces upcyclées. Mais il s’inspire aussi de son pays natal, le Congo, sans faire grimper son empreinte carbone. Ici, pas de mélange de motifs ni de couleurs flamboyantes façon sapeurs.

Le natif de Kinshasa parie plutôt sur la valorisation des techniques. Il travaille avec un artisan-couturier mauritanien pour réaliser des tressages à la manière de celles confectionnées sur les nattes africaines qui tapissent le sol des habitations. « En lingala, on les appelle les etoko, souligne-t-il. Quand ma mère partait au travail, on l’attendait avec mes frères et sœurs en s’asseyant sur cette natte qui fait vraiment partie de mon identité. »

Des clins d’œil qui s’immiscent par petites touches, sur l’épaulette façon plastron d’une veste en denim assortie à un pantalon compter 895 euros tout de même pour cet ensemble à l’esprit workwear -, ou encore sur un blouson en fourrure synthétique rouge vif à empiècement (795 euros). « Je recherche vraiment l’originalité des patrons, mais aussi l’accessibilité. Mes vêtements peuvent être portés en toutes circonstances », confie celui qui justifie ses prix par une confection noble et durable dans des ateliers parisiens.

Une clientèle privilégiée

Des pièces fortes conçues pour les hommes comme pour les femmes (robes trompe l’œil, combinaisons…), qui ont su attirer l’attention de dignes représentants de la musique urbaine congolaise et de la diaspora comme Niska ou encore Dadju, que l’on peut voir vêtu d’une veste crème au tressage emblématique de la marque dans son clip « On verra », sorti en 2022.

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« Habiller les artistes et influenceurs a vraiment été un plus pour faire grimper la marque, glisse l’entrepreneur. Mais aujourd’hui on s’inscrit dans une nouvelle stratégie de développement avec la mise en place de partenariats de distribution dans les grands magasins ». Alvin Junior Mak convoite les Galeries Lafayette et le Printemps pour Paris, Harrods pour Londres et Ssence pour Montréal. En attendant, c’est au showroom situé seulement à quelques encablures de son bureau de création que cet admirateur d’Olivier Rousteing, directeur artistique de la maison Balmain, reçoit une clientèle privilégiée sur rendez-vous.

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