Présidentielle au Sénégal : le report n’est pas « légitime », selon Washington

Les États-Unis « demandent instamment au gouvernement du Sénégal d’organiser l’élection présidentielle conformément à la Constitution et aux lois électorales ».

Des manifestants contestent la décision de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle au Sénégal, le 5 février 2024 dans les rues de Dakar. © JOHN WESSELS / AFP

Des manifestants contestent la décision de Macky Sall de reporter l’élection présidentielle au Sénégal, le 5 février 2024 dans les rues de Dakar. © JOHN WESSELS / AFP

Publié le 7 février 2024 Lecture : 2 minutes.

Après la Cedeao, qui a appelé au respect du calendrier électoral, c’est au tour de Washington d’exprimer ses inquiétudes. « Les États-Unis sont profondément préoccupés par les mesures prises pour repousser l’élection présidentielle du 25 février au Sénégal, une mesure qui va à l’encontre de la forte tradition démocratique du pays », a déclaré Matthew Miller, porte-parole au Département d’État, cité dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi.

Le Sénégal est plongé dans une grave crise politique depuis le 3 février et l’annonce, par le président Macky Sall, du report du scrutin présidentiel qui devait avoir lieu le 25 février. Ce report a été entériné par un vote de l’Assemblée nationale, lundi 5 février au soir, soir dans une ambiance chaotique : les députés de l’opposition, qui réclamaient de pouvoir débattre du fond du texte et faisaient donc obstruction au vote, ont été expulsés manu militari par la gendarmerie.

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Les élus de la majorité et leurs alliés du Parti démocratique sénégalais (PDS, de Karim Wade) ont ensuite adopté la proposition de loi constitutionnelle, qui reporte donc le scrutin au 15 décembre 2024 et prévoit que le président Macky Sall demeurera en fonction jusqu’à l’élection de son successeur.

« Compte tenu des conditions dans lesquelles il s’est déroulé, le vote de l’Assemblée nationale ne peut être considéré comme légitime, estime Washington dans ce communiqué. Les États-Unis continueront de dialoguer avec toutes les parties et les partenaires régionaux dans les jours à venir. » Matthew Miller appelle également au respect des libertés de réunion pacifique et d’expression, y compris pour les membres de la presse.

« Une décision imprudente »

Mardi 6 février, c’est la commission des Affaires étrangères du Sénat américain qui avait exprimé son inquiétude quant à l’évolution de la situation au Sénégal. « Le retard de l’élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré », avait tancé son président, le sénateur démocrate Ben Cardin.

« Le mépris flagrant du président Macky Sall pour la Constitution sénégalaise et son manque de respect pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l’indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l’une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d’Afrique, avait-il ajouté dans un communiqué. Le président Sall doit annuler cette décision imprudente et veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel. »

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(Avec AFP)

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