Tchad : qui sont les sept complices de Hissène Habré condamnés à perpétuité ?

Le procès des années noires du régime Habré est entré mercredi dans une phase décisive avec le verdict rendu par la Cour criminelle spéciale de N’Djamena qui jugeait les complices de l’ancien président tchadien. Sur les 28 accusés, sept ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.  

L’ancien président tchadien Hissène Habré en 2005 à Dakar (Sénégal). © Schalk Van Zuydam/AP/SIPA

L’ancien président tchadien Hissène Habré en 2005 à Dakar (Sénégal). © Schalk Van Zuydam/AP/SIPA

Madjiasra Nako

Publié le 25 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

La cour criminelle spéciale de N’Djamena a rendu le 25 mars son jugement dans le procès des complices de l’ancien président tchadien Hissène Habré. Sur les 28 personnes poursuivies, sept ont écopé de la peine maximale encourue, la réclusion criminelle à perpétuité et les travaux forcés.

Saleh Younous

Premier directeur de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS, police politique), ce postier de formation s’est défendu point par point sur ce qui lui est reproché. Il ne reconnaît aucune complicité d’assassinat, ni de coups et de blessures volontaires. "Je n’ai jamais arrêté ni donner l’ordre de tuer. J’ai défendu mon pays contre l’envahisseur libyen", a-t-il répété tout au long du procès. Son extradition est réclamée par les chambres africaines spéciales de Dakar, qui vont juger Hissène Habré.

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Mahamat Djibrine, dit "El Djonto"

Ce policier de formation qui a été coordonnateur de la DDS a battu le record du nombre de parties civiles qui ont porté plainte (au total, elles étaient 7000). Il ne reconnaît avoir arrêté que trop ou quatre personnes, alors qu’au moins un quart des parties civiles l’a cité parmi les responsables des exactions.

Nodjigoto Haunan

Le gendarme, coordonnateur de la DDS, a été cité par plusieurs témoins comme responsable de leurs arrestations. Il a aussi été membre des commissions chargées de la répression des différentes rébellions contre Hissène Habré.

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Yalde Samuel

Officier de renseignement, il a été reconnu par plusieurs parties civiles comme responsable de leurs arrestations ou celui de proches parents qui ont disparus par la suite. Il a aussi été cité par un gendarme comme responsable de son arrestation dans une affaire de tract contre Hissène Habré.

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Warou Fodou Ali

Chef de la sécurité fluviale, il a fait partie de la commission chargée de réprimer les proches d’Idriss Déby après son putsch manqué contre Hissène Habré en avril 1989. Il a été cité par plusieurs parties civiles comme responsable de leurs arrestations et celles de leurs proches.

Koche Abdelkader

Ancien directeur de la sûreté nationale, il a été membre de différentes commissions chargées de la répression des insurgés contre Hissène Habré. Recherché en vain par la justice, il a été condamné par défaut.

Cherif Haliki Haggar

Ancien responsable de la DDS à l’aéroport, il a été cité comme responsable de plusieurs disparitions. Lui aussi a été condamné par défaut.

>> Lire aussi Torture au Tchad : des clés pour comprendre le procès
 

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