Tunisie : Habiba Ghribi, la femme aux semelles de vent

Au terme d’une course épique, la jeune Tunisienne décroche la médaille d’argent du 3 000 m steeple aux Mondiaux d’athlétisme.

Habiba Ghribi, la femme aux semelles de vent. © Lee Jin-Man/AP/SIPA

Habiba Ghribi, la femme aux semelles de vent. © Lee Jin-Man/AP/SIPA

Publié le 12 septembre 2011 Lecture : 2 minutes.

Avec trois Kényanes et la favorite russe sur la ligne de départ, on ne donnait pas cher des chances de médaille de Habiba Ghribi, 27 ans, dans la finale du 3 000 m steeple des Mondiaux d’athlétisme, en Corée du Sud. Pourtant, ce 30 août, à Daegu, celle qui avait réalisé la cinquième meilleure performance mondiale de l’année sur la distance, en mai, à Rome, va plus vite et plus haut sur les obstacles. Pendant 9 minutes, 11 secondes et 97 centièmes, la concentration, le doute, la détermination, puis la rage de vaincre se succèdent sur le visage de l’athlète tunisienne. Noyée dans le peloton de tête, Habiba finit par se détacher. C’est l’instant de grâce, elle ne voit plus ses adversaires, elle court, tout simplement, allongeant ses foulées jusqu’à ne presque plus toucher terre, volant littéralement vers la médaille d’argent sur les talons de la championne, Yuliya Zaripova. « Lorsque je suis en forme, je donne tout et je me bats au-delà de mes limites pour m’imposer », avait déclaré, avant la compétition, Habiba, médaillée d’argent sur la même distance aux Championnats d’Afrique de 2006 et sixième aux Mondiaux de Berlin, en 2009.

Ténacité

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Cette jeune mariée, spécialiste de demi-fond, qui établit régulièrement des records nationaux, revient pourtant de loin. Blessée à Thessalonique, en 2009, lors du grand prix final de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (IAAF), elle a fait preuve d’une grande ténacité pour revenir dans la compétition, sous l’égide de son entraîneur, Constantin Nourescu. « J’étais alors l’outsider ; maintenant, je suis une tout autre personne ; j’ai engrangé de l’expérience et me suis forgé un mental d’acier », souligne cette native de Kairouan, formée au Club sportif sfaxien et qui évolue, depuis 2009, au club de Franconville, en France.

De Daegu, la vice-championne du monde a dédié sa victoire à la Tunisie libre. Son sourire rayonnant lorsqu’elle a endossé le drapeau national et fait un tour de piste a ému tout un pays. Ce 30 août 2011, Habiba Ghribi est entrée dans l’histoire de l’athlétisme féminin maghrébin en « courant » sur les pas de Nawal el-Moutawakil et Hassiba Boulmerka.

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