Présidentielle aux Comores : vote final sous surveillance à Anjouan

Après avoir menacé de déraper au lendemain du second tour organisé le 10 avril, l’élection présidentielle comorienne semble avoir retrouvé les chemins de la légalité constitutionnelle. Le scrutin partiel organisé ce mercredi 11 mai à Anjouan clôture un processus électoral aussi long que tendu dans l’archipel qui, depuis un mois, attend de connaître le nom de son futur président.

Ikililou Dhoinine, le président des Comores sortant, lors de la 67e session de l’Assemblée générale de l’ONU. © Richard Drew / AP / SIPA

Ikililou Dhoinine, le président des Comores sortant, lors de la 67e session de l’Assemblée générale de l’ONU. © Richard Drew / AP / SIPA

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Publié le 10 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

Treize des 23 bureaux de vote mis à sac le 10 avril dernier à Anjouan sont rouverts pour cette élection partielle qui concerne un peu plus de 6 200 électeurs, répartis dans six communes de l’île. Les premiers résultats pourraient être connus dès jeudi, les urnes devant être expédiées sous scellés à Moroni dès la fin des votes pour y être dépouillées. La Cour constitutionnelle s’occupe en effet elle-même du décompte final. Ces derniers suffrages viendront s’ajouter et compléter ceux exprimés dans le reste du pays lors du second tour et qui n’ont toujours pas été officialisés par les « sages », seuls habilités à proclamer le vainqueur.

Les résultats provisoires dévoilés le 15 avril par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), contre l’avis du ministère de l’Intérieur, plaçait en tête le colonel Azali Assoumani avec 40,98 %, juste devant le candidat du pouvoir Mohamed Ali Soihili, dit Mamadou, qui aurait récolté 39,87 %. À peine 2 000 voix séparent les deux hommes.

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Ce scrutin partiel fait donc l’objet de toutes les attentions, tant de la part des autorités fédérales de l’Union comorienne, qui ont dépêché plus de 250 soldats à Anjouan pour renforcer les mesures de sécurité, que de la communauté internationale. Les premiers observateurs de l’Union africaine sont sur place depuis le 7 mai, sous la responsabilité de Barthélémy Kéré, lui-même ancien président de la Ceni dans son pays, le Burkina Faso.

Craintes de nouvelles violences

Les violences du 10 avril font craindre le pire. Surtout que le camp Azali, déjà accusé d’avoir perpétré ces actes de vandalisme ne fait rien pour calmer le jeu. Si l’ancien putschiste et président (entre 1999 et 2006) évite les déclarations incendiaires, son allié de circonstance, Abdallah Sambi, a moins de pudeur. L’ancien chef de l’État jusqu’en 2011 aurait appelé, selon plusieurs témoins d’un de ses meetings de campagne, « à sortir les coupe-coupes » en cas de victoire de Mamadou. Il est également accusé de recevoir de l’argent de Téhéran pour arroser les campagnes reculées de l’île d’Anjouan dont il est originaire.

Une fois les premiers chiffres annoncés, la cour constitutionnelle dispose de deux jours pour étudier les éventuels recours, avant de donner les résultats définitifs du scrutin, au plus tard le 17 mai. Le calendrier électoral prévoit toujours l’investiture du successeur de l’actuel président Ikililou Dhoinine, pour le 24 mai.

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