Côte d’Ivoire : dans le fief de Laurent Gbagbo, Alassane Dramane Ouattara prône la réconciliation

À moins d’un mois de la présidentielle du 25 octobre, la visite dimanche du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara dans le fief de Laurent Gbagbo a tout du symbole.

Alassane Ouattara, le 9 mai 2014, à Abidjan. © Buno Lévy/J.A.

Alassane Ouattara, le 9 mai 2014, à Abidjan. © Buno Lévy/J.A.

Publié le 28 septembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« Je viens ici pour lancer un message de réconciliation nationale… Nous devons tout faire pour que ce qui nous est arrivé, il y a une dizaine d’années, ne se reproduise plus », a déclaré Alassane Dramane Ouattara aux cadres, chefs traditionnels et leaders religieux de Daloa, dans le centre du pays. Le chef de l’État, en quête d’un second mandat, a entamé une visite de trois jours dans le fief de l’ex-chef d’État Laurent Gbagbo.

« En venant à Daloa, cela réveille un certain nombre de problèmes que ce pays a vécu au moment de la crise de 2002… Oui, Daloa a connu des crimes, des meurtres et des moments très douloureux », a-t-il rappelé, appelant les Ivoiriens à des élections « apaisées ».

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Alassane Dramane Ouattara doit également tenir lundi 28 septembre un meeting à Gagnoa, région natale de Laurent Gbagbo. Cette visite survient dans un contexte électrique, quelques semaines après les heurts qui ont fait deux morts et plusieurs blessés. Ces violences avaient été déclenchées en réaction à l’annonce de la validation, par le Conseil constitutionnel, de la candidature de l’actuel président aux élections du 25 octobre.

« Mieux bâtir l’avenir »

En février 2012, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) avaient notamment évoqué le fait que « les 27 et 28 novembre 2002, les forces gouvernementales avaient tué 120 civils à Monoko-Zohi, un village près de Daloa » comme prétexte à élargir leur enquête aux crimes commis en Côte d’Ivoire depuis 2002. « Nous devons, chacun, oublier ce qui s’est passé pour mieux bâtir l’avenir », a prôné le président sortant. Candidat à un second mandat, ce dernier n’a par ailleurs pas manqué de rappeler les bons résultats enregistrés par le pays lors de son premier mandat.

De leurs côtés, les chefs traditionnels ont plaidé pour « la mise en liberté des détenus politiques et le retour des exilés ». Une telle mesure permettrait, selon eux, de contribuer à apaiser le climat social » à moins d’un mois de la présidentielle.

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Alassane Dramane Ouattara est le favori de ce scrutin, crucial pour la stabilisation du pays après la crise qui a suivi sa victoire en 2010 sur son prédécesseur. De son côté, l’avenir proche de Laurent Gbagbo s’annonce plus sombre. L’ancien président attend dans une cellule de la Cour pénale internationale (CPI) l’ouverture de son procès, prévue le 10 novembre. Il sera jugé pour crimes contre l’humanité en raison de son rôle présumé dans la crise de fin 2010-début 2011 qui a fait plus de 3 000 morts.

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