Lesotho : élections législatives anticipées sous haute tension

Les habitants du Lesotho sont appelés aux urnes samedi pour des législatives anticipées censées rebattre les cartes après une tentative de coup d’État militaire en août 2014.

Le premier ministre Thomas Thabane. © Alexander Joe/AFP

Le premier ministre Thomas Thabane. © Alexander Joe/AFP

Publié le 27 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Quels partis sont en lice ?

Une vingtaine de partis sont en lice, et aucune majorité absolue ne devrait se dessiner.

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Les différences idéologiques entre les principaux partis sont difficiles à cerner : tous promettent aux 2 millions de Lesothans des créations d’emplois et la réduction de la pauvreté.

Les trois quarts des habitations du pays ne sont toujours pas reliés au réseau électrique et un tiers n’a pas l’eau courante.

Un scrutin chapeauté par l’Afrique du Sud

Le vice-président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a fait une affaire personnelle de l’organisation de ce scrutin, après qu’une médiation régionale dirigée par le puissant voisin sud-africain a permis son organisation.

Ce sont les pays voisins qui doivent aider la police locale à assurer la sécurité pendant les élections.

L’Afrique du Sud est particulièrement concernée par la stabilité de son petit voisin, qui est complètement enclavé au sein de son territoire.

Et si l’économie du Lesotho est très fortement tributaire de l’Afrique du Sud, cette dernière a investi des milliards de dollars dans le royaume pour alimenter en eau la région de Johannesburg.

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L’armée priée de se faire discrète

Ce sont les pays voisins qui doivent aider la police locale à assurer la sécurité pendant les élections. L’armée lésothane a été priée de se faire discrète en restant sagement dans ses casernes. 

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Début février, après la mort d’un passant dans une fusillade entre des soldats et des gardes du corps du Premier ministre Thomas Thabane, les militaires avaient envisagé de dresser des barrages routiers à Maseru, la capitale. Mais la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) leur avait rapidement fait comprendre qu’il n’en était pas question.

Les hostilités entre l’armée et le pouvoir en place ont débouché en août 2014 sur une crise. Les militaires avaient été accusés d’avoir orchestré un coup d’état, après que le Premier ministre Thomas Thabane avait suspendu le Parlement en juin 2014 pour éviter un vote de défiance, alors que sa coalition politique était en train de voler en éclats.

>> Pour aller plus loin : un décryptage de la crise au Lesotho

Thomas Thabane avait ensuite destitué le chef de l’armée, le général Tlali Kamoli. Celui-ci avait riposté en envoyant ses hommes investir les postes de police de Maseru, réputés fidèles au chef du gouvernement.

Alors que quelques échanges de tirs faisaient un mort, le Premier ministre avait pris la fuite vers l’Afrique du Sud.

Après l’intervention de Ramaphosa, Thomas Thabane était rentré au Lesotho. Les putschistes avaient quant à eux été envoyés "en mission" loin de Maseru.

Craintes de  violences post-électorales

Mais plusieurs observateurs reprochent aux médiateurs régionaux dépêchés après le coup de force de s’être contenté de permettre l’organisation de nouvelles élections sans régler les problèmes de fond opposant armée et police. De ce fait, ils sont plusieurs à craindre des violences postélectorales, particulièrement en cas de victoire de l’ABC de Thomas Thabane.

(Avec AFP)

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Un soldat marche dans la caserne de Makoanyane à Maseru (Lesotho) le 1er septembre 2014. © AFP

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