Crise ivoirienne : la médiation de Raila Odinga se poursuivra « sous conditions »

Le facilitateur dans le conflit postélectoral qui oppose en Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo à Alassane Ouattara s’est dit satisfait des avancées observées dans la négociation pour une sortie de crise. Raila Odinga devrait poursuivre ses entretiens avec les deux hommes ce mardi.

Raila Odinga lors de son arrivée à Abidjan, le 17 janvier. © AFP

Raila Odinga lors de son arrivée à Abidjan, le 17 janvier. © AFP

Publié le 18 janvier 2011 Lecture : 2 minutes.

Au sortir de ses entretiens avec les deux présidents autoproclamés de Côte d’Ivoire, le médiateur de la mission conjointe de l’Union africaine (UA) et de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) – le Premier ministre kényan Raila Odinga – a affirmé avoir progressé, lundi 17 janvier dans la soirée. Il a indiqué que les négociations se poursuivraient ce mardi « sous certaines conditions ». « Nous avons eu des discussions très fructueuses avec le président Ouattara et sous réserve que certaines conditions soient remplies, les discussions pourraient se poursuivre mardi », a-t-il déclaré sans plus entrer dans les détails après sa réunion avec le président reconnu par la communauté internationale. La durée de sa mission pour la résolution de la crise ivoirienne n’a pas encore été révélée.

Un peu plus tôt dans la soirée, après plus de deux heures passées auprès du président sortant Laurent Gbagbo à Abidjan, il avait déjà noté des avancées dans la négociation. « Nous avons eu des discussions très utiles avec le président Gbagbo. Nous avons évoqué des points que nous avions évoqués la dernière fois que nous étions ici et nous avons fait des progrès dans les discussions », avait-il déclaré avant de se rendre au Golf Hôtel, QG d’Alassane Ouattara.

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Dernière chance avant l’offensive militaire ?

Raila Odinga est arrivé à Abidjan lundi dans l’après-midi pour sa seconde visite depuis début janvier, se disant porteur d’une « offre de paix ». Son intervention constitue une ultime tentative de médiation de la communauté internationale – menée par la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine – avant une éventuelle opération militaire pour déloger Laurent Gbagbo. Si Raila Odinga estime qu’il s’agit d’une solution « de dernier recours », les chefs d’état-major de la Cedeao ont tout de même prévu de se retrouver mardi à Bamako pour étudier de nouveau la question militaire.

Le président sortant est en effet sous pression internationale pour céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, retranché au Golf Hôtel depuis l’élection du 28 novembre. L’endroit est soumis à un blocus des forces armées restées loyales à Laurent Gbagbo.

L’Onuci sous tension

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Signe des tensions dans la capitale économique ivoirienne, des incidents armés ont eu lieu au moment de l’arrivée du médiateur de l’UA. Des Casques bleus de la force onusienne (Onuci), ont dû tirer en l’air pour se dégager d’une « foule » constituée de jeunes qui encerclaient leurs véhicules, selon des témoins. L’incident s’est produit près de l’hôtel où doit loger le médiateur de l’UA, dans un quartier réputé favorable à Gbagbo.

Les rapports demeurent très tendus entre l’Onuci et le camp Gbagbo, qui a demandé plusieurs fois son départ. La mission onusienne a accusé récemment les forces de sécurité du chef de l’État sortant d’être à l’origine d’incidents contre ses patrouilles.

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Ce mardi, Alassane Ouattara a appelé à une opération « Pays mort » jusqu’à la reddition de Laurent Gbagbo.  Fin décembre, ils avaient déjà lancé un appel « à la désobéissance », puis à la grève, qui avait été peu suivi.  (avec agences)

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