Alors que vient d’être inaugurée à Alger la plus grande mosquée d’Afrique, retour sur la façon dont les colonisateurs français se sont attaqués, au XIXe siècle, au patrimoine architectural musulman, recyclant sans scrupule les lieux de culte en casernes ou les transformant en églises chrétiennes.
Ville fortifiée proche de Casablanca, El-Jadida a longtemps été occupée par les Portugais, qui l’avaient baptisée Mazagan. Lorsque, au XVIIIe siècle, elle a enfin été reprise par les Marocains, ses habitants ont choisi de traverser l’Atlantique pour fonder, au Brésil, Néo-Mazagão. Une nouvelle Mazagan.
Alors que s’achève la Reconquista et que les lumières de la Renaissance commencent à éclairer l’Europe, c’est en Méditerranée que se déplace la lutte entre royaumes chrétiens et musulmans. Une épopée faite de grandes batailles, mais surtout de modestes coups de main.
Personnages célèbres de l’histoire immortalisés notamment par Cervantès, les pirates barbaresques, qui écumaient la Méditerranée au XVIe siècle, le faisaient aussi au nom de l’islam. Sans oublier de s’enrichir au passage.
D’abord aux ordres de l’Empire ottoman, les frères Barberousse vont ensuite se mettre au service de Tunis et d’Alger, attaquant les navires chrétiens et ravageant les côtes européennes. Aussi courageux qu’impitoyables, ils ont durablement marqué les mémoires en Méditerranée.
La longue lutte entre corsaires d’Afrique du Nord et flottes européennes au XVIe siècle a donné lieu à des alliances qui, aujourd’hui, peuvent paraître étonnantes. En particulier celle de la gouverneure de Tétouan et du chef de la flotte d’Alger, unis face aux Espagnols et aux Portugais.
Faire de l’espace méditerranéen une vaste zone de paix, de libre-échange et de prospérité partagée ? S’il est souvent évoqué par les responsables politiques contemporains, ce rêve n’a rien de nouveau. Et il a longtemps inspiré la grande rivale de Rome, Carthage.
La crise à Gaza et les attaques de navires lancées par les houthis en mer Rouge viennent une nouvelle fois rappeler l’importance mondiale du canal de Suez. Mais comment est née l’idée de creuser cette voie d’eau devenue incontournable ? Retour sur les origines de ce qui fut le plus important chantier de génie civil du XIXe siècle.
Le 23 janvier 1846, il y a donc 178 ans, la Tunisie devenait le premier pays arabo-musulman à rejoindre le camp abolitionniste et à interdire officiellement l’esclavage. Une grande avancée qui n’était pourtant pas dépourvue d’arrière-pensées, y compris chez ses promoteurs européens, et qui a mis du temps à entrer véritablement en vigueur.
Aujourd’hui encore, Alger ne ménage pas son soutien à certains mouvements rebelles ou indépendantistes, s’attirant les foudres de ses voisins. Une tradition qui remonte aux toutes premières années de la République algérienne.
En décembre 2023, le cheikh Mohammed Ben Zayed al Nahyane et le roi Mohammed VI ont signé une série d’accords de coopération. Une nouvelle illustration de la proximité historique qui unit les deux pays… et n’est pas sans conséquences sur les relations entre Alger et Abou Dhabi.
Un désert stérile et infranchissable, le Sahara ? Bien sûr, il n’en est rien. Et si l’actualité récente prouve que la région est attrayante pour des raisons à la fois économiques et stratégiques, il en a toujours été ainsi. Retour sur une histoire qui commence dès l’Antiquité, voire bien avant.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, ce sont les aviateurs français de l’Aéropostale qui s’attaquent à la traversée du Sahara, suivant des routes qui les mènent au Sénégal avant de bifurquer vers l’Amérique du Sud. Une épopée où l’on croise Saint-Exupéry, Mermoz ou Malraux.
Dès 1830 et jusqu’à la fin du XIXe siècle, la France va tenter de tracer une route entre ses colonies nord-africaines (Algérie, Tunisie, Maroc) et subsahariennes (AOF et AEF). Mais comment vaincre le Sahara ? Les projets, délirants pour certains, vont se succéder.
Lorsqu’ils prennent pied en Afrique du Nord et se trouvent confrontés au Sahara, les militaires français ont encore en tête la campagne d’Égypte des troupes napoléoniennes. Ils vont vite comprendre que la région, où se cachent les troupes rebelles, est bien plus difficile à apprivoiser.
Bien avant la conquête française de l’Afrique du Nord, les Romains, puis les Arabes avaient eux aussi mis la main sur la « Numidie ». Et comme pour leurs lointains successeurs, la tentation était grande d’étendre leur empire et de découvrir ce qui existait au sud du vaste désert saharien.
Que reste-t-il de la pensée philosophique et politique de l’historien aujourd’hui ? Une influence incontestable qui n’est pourtant pas souvent à la hauteur de son œuvre.
L’historien sénégalais aurait eu 100 ans ce 29 décembre 2023. À l’occasion de cet anniversaire, Jeune Afrique revient sur sa vie, ses apports et les perspectives qu’il a ouvertes.
Le 7 février 1986 s’éteignait l’historien sénégalais, dont on célèbrera les 100 ans de la naissance le 29 décembre 2023. Que reste-t-il de la pensée de ce pionnier de la décolonisation de l’histoire et de la revalorisation de la narration historique africaine ?
Le Sahara n’a pas toujours été cette étendue désertique que l’on connaît aujourd’hui. Dès l’Antiquité, il était sillonné par des routes et des relais, destinés à faciliter les échanges humains et commerciaux entre l’Afrique du Nord et le centre du continent.
Rédacteur du Manifeste de l’Indépendance, fondateur de l’Istiqlal, Ahmed Balafrej a été contraint dès l’adolescence de s’exiler du Maroc… pour pouvoir passer son bac. Dès lors, il mène une vie de VRP du nationalisme marocain en dehors de son pays.
Battu par les armées française et espagnole, le fondateur de la République du Rif, icône de la lutte anticoloniale, est contraint à l’exil sur l’île de la Réunion en 1926. Il ignore alors qu’il y passera vingt et un ans de sa vie, et qu’il ne retournera plus jamais au Maroc.
De tous ses camarades nationalistes, Allal El Fassi est celui qui a été réprimé le plus durement. Sans doute parce qu’il était le militant le plus redoutable. Un exil contre-productif pour les autorités coloniales, puisqu’il a conféré une aura hors norme au futur zaïm de l’Istiqlal.
Les puissances coloniales ont souvent recouru à l’exil pour se débarrasser des fortes têtes, des contestataires, des personnalités qui, dans tous les pays annexés, ont tenté de contester leur domination. Ce fut particulièrement le cas au Maroc, comme nous le racontons dans cette série historique.
Libéral, francophone, attaché aux libertés fondamentales, Mohamed Hassan Ouazzani est un nationaliste qui détonne, presque en avance sur son temps. Grand rival d’Allal El Fassi, il sera arrêté et exilé la même année que lui et pour une même durée.
Des pharaons aux présidents, en passant par les sultans, l’Égypte reste le pays de la démesure urbanistique. La nouvelle Sissi-City voulue par l’actuel chef de l’État vient confirmer cette tradition multimillénaire.
Au XVIe siècle, la dynastie des Saadiens a réussi à mettre un coup d’arrêt aux ambitions espagnoles, portugaises ou turques sur son territoire. Mais toute expansion au Nord ou à l’Est est devenue impossible. Reste donc la route du Sud, à travers le Sahara, là où règne l’Empire songhaï.
Du 10 au 12 décembre, les Égyptiens votent pour élire leur futur président. Outre Abdel Fattah al-Sissi, assuré d’être réélu, trois candidats sont en lice, dont le patron du Wafd, un parti centenaire à l’origine du nationalisme égyptien, puis du panarabisme. Flashback.