Le 13 janvier, dans un courrier dont Jeune Afrique a eu copie, le ministre Alioune Sarr a fait remonter à Mamadou Lamine Sow, président du conseil d’administration de 2AS, des « manquements à des obligations contractuelles envers Air Sénégal ». La compagnie nationale est l’autre actionnaire de la société de manutention aéroportuaire, mais n’a pas encore libéré sa part du capital.
Pour répondre à ces critiques, le DG turc a confirmé l’achat de nouveaux équipements.
Nombre d’acteurs reprochent surtout à 2AS et à sa maison mère, outre des tarifs trop élevés et des défauts de conception, un manque d’investissements notamment dans le matériel de pistes. Tout cela associé à des problèmes de supervision des personnels sur le tarmac, contraignant certaines compagnies à assurer elles-mêmes ces prestations.
Deux cultures d’entreprise
Ayant récupéré les personnels des deux handlers historiques de l’ancien aéroport Léopold-Sédar-Senghor (AHS et SHS), le manutentionnaire n’a, selon certains observateurs, jamais réussi à faire cohabiter deux cultures d’entreprise différentes, l’une publique, l’autre privée.
Mais, alors que Limak cherche à vendre ses 33 %, 2AS veut redoubler d’efforts face à une possible concurrence. Car cette situation pourrait bien précipiter la naissance d’une deuxième société d’assistance, avec Air Sénégal au capital et, peut-être, SHS, qui dispose toujours de son matériel. Un décret présidentiel de 2017 garantissait pourtant un monopole du handling à 2AS, au moins jusqu’à ce que l’AIBD atteigne la barre des 3 millions de passagers par an. En 2019, il en a accueilli 2,5 millions.