Depuis plusieurs mois, Alassane Ouattara (ADO) et son premier cercle travaillent à un projet de réforme constitutionnelle.
Le comité d’experts qui avait rédigé la Constitution de 2016 a été mis à contribution. Le chef de l’État n’a pas encore tranché plusieurs points importants, comme le rôle du vice-président. Selon l’un de ses proches, la suppression de la fonction de Premier ministre au Sénégal l’a conduit à s’interroger sur l’utilité de conserver ce poste de colistier, créé en 2016.
Réintroduction de la limite d’âge écartée
Si la fonction de vice-président devait être conservée, les attributions de son titulaire pourraient évoluer. Il ne serait plus élu en même temps que le chef de l’État, mais nommé après l’élection de ce dernier.
Surtout, il perdrait le statut de dauphin constitutionnel que lui confère le texte actuel. Ce serait alors le Premier ministre qui succéderait au président en cas de vacance du pouvoir. Une option qui permettrait par exemple à ADO, s’il décidait de se représenter, de garder Amadou Gon Coulibaly à la primature et de nommer un vice-président issu des rangs du PDCI, d’Henri Konan Bédié.
Si le passage à une élection à un tour reste à l’étude, la réintroduction d’une limite d’âge (à 70 ou 75 ans) pour être candidat est, elle, écartée. Le groupe parlementaire du RHDP (majorité présidentielle) pourrait toutefois la proposer au moment du vote du projet.
236 voix nécessaires
La nouvelle Constitution devra être approuvée à la majorité des deux tiers (236 voix) par le Parlement réuni en congrès, et ce avant la fin du mois d’avril : la Cedeao interdit en effet d’introduire, à moins de six mois d’un scrutin présidentiel, une modification susceptible d’avoir un impact sur celui-ci.
Au Parlement, le vote se fera en l’absence de six députés du groupe Rassemblement, proches de Guillaume Soro et arrêtés le 23 décembre 2019. De son côté, le RHDP mène d’intenses tractations afin d’obtenir les 236 voix nécessaires à l’adoption du texte.