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Espionnage : qui écoute qui en Afrique ?

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Côte d’Ivoire : une longue tradition d’espionnage

De Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara, la surveillance des communications est indispensable aux présidents ivoiriens. Si les technologies employées sont traditionnellement françaises, la Côte d’Ivoire a pu également se tourner vers les services israéliens. En complément, l’assistance des pays voisins, des États-Unis ou de la France lui est précieuse.

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Mis à jour le 19 juillet 2021 à 12:14

Jacques Foccart, secrétaire général pour la Communauté et les affaires africaines, et le président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, à Paris, en 1973 © AFP

Les années passent, les pratiques et les technologies évoluent, mais certaines choses ne changent pas en Côte d’Ivoire. Depuis Félix Houphouët-Boigny, c’est au sous-sol de la présidence, située dans le quartier du Plateau, à Abidjan, que se trouve le principal centre d’écoutes de l’État ivoirien. Très proche de Jacques Foccart, célèbre « Monsieur Afrique » de la Ve République, le père de l’indépendance ivoirienne avait préféré confier ce service, ô combien sensible, à des Français.

Cette tradition a été maintenue après sa mort, en 1993, et s’est même poursuivie sous la présidence de Laurent Gbagbo. L’équipe était alors constituée de six anciens gendarmes et d’un ex-colonel, tous à la retraite. Ils surveillaient principalement les lignes fixes grâce à un système de mots clés et transmettaient leurs rapports écrits tous les jours à Allou Eugène, le chef du protocole de Gbagbo, dans une grande enveloppe. Ce dernier faisait ensuite part à son patron des informations les plus importantes.

En froid avec les autorités françaises, l’ancien président ivoirien s’est peu à peu rapproché d’entreprises israéliennes. À partir de 2006, des anciens des services de renseignements de l’État hébreu installeront notamment une « valise » permettant de capter les communications dans un rayon de deux kilomètres au dernier étage du très chic Hôtel Ivoire.

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