Gabon : Pointe-Denis, Pongara, Nyonié… Des parcs à la carte

Safaris-photos, circuits culturels, sports nautiques… Les opérateurs privés locaux  – hôteliers ou agences – proposent des activités et des séjours dans les plus beaux sites. Des excursions souvent taillées sur mesure.

La rivière de Nyonié, au Gabon. © Christian Vigna, Wikimedia Commons

La rivière de Nyonié, au Gabon. © Christian Vigna, Wikimedia Commons

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Publié le 27 décembre 2019 Lecture : 4 minutes.

À Libreville au Gabon. (photo d’illustration). © Jacques Torregano pour JA
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Gabon : enfin la relance ?

Si les récents remaniements au sein du cabinet présidentiel et du gouvernement ont inquiété les uns et déconcerté les autres, ils ont aussi et surtout clarifié la situation au sommet de l’État : un an après son AVC, Ali Bongo Ondimba est bel et bien de retour aux commandes de l’exécutif et dicte le tempo.

Sommaire

En créant en 2002 treize parcs nationaux, qui représentent 11 % du territoire national, Omar Bongo Ondimba posait les jalons d’un écotourisme durable. Couvert de forêt tropicale sur plus de 82 % de sa superficie, le pays compte 10 000 km² de plans d’eau, lacs et lagunes, 885 km de littoral et reste pourtant peu connu des touristes étrangers.

C’est justement ce que recherchent ceux qui y viennent, en quête d’une nature encore sauvage. L’Agence gabonaise du tourisme (Agatour) a enregistré 200 000 entrées de touristes en 2018. De son côté, l’État essaie d’inciter les Gabonais à découvrir eux aussi le pays, notamment en leur proposant des tarifs réduits pour l’entrée de certains parcs. Quelques agences locales proposent des excursions organisées ainsi que des circuits sur mesure. Petite revue des principaux sites et des activités les plus prisées.

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La Pointe-Denis, le spot du week-end

Située en face de Libreville, sur l’autre bras de terre entourant l’estuaire du Komo, la Pointe-Denis tient son nom du roi Denis Rapontchombo, qui négocia un traité avec la France au XVIIIe siècle. Des navettes maritimes assurent la traversée (entre 10 et 20 minutes) depuis le port de Michel-Marine, à Libreville (LBV), pour un prix aller-retour de 12 000 F CFA (18 euros). Plages de sable fin, eaux cristallines, quelques bons hôtels-restaurants : La Pointe est l’un des spots préférés des Librevillois aisés, Gabonais comme expatriés, pour se détendre ou pratiquer des sports nautiques le temps d’un week-end. C’est aussi l’un des lieux de villégiature privilégiés du roi du Maroc, Mohammed VI, lors de ses séjours au Gabon.

Pongara, tortues et oiseaux migrateurs

En descendant sur le littoral s’étend le parc national de Pongara, où l’on peut observer nombre d’oiseaux migrateurs, de reptiles et d’amphibiens, ainsi que quatre espèces de tortues, dont les très protégées tortues luth, qui, chaque année, de la mi-­décembre à la mi-février, viennent pondre après une migration de milliers de kilomètres depuis la Guyane ou le Brésil.

À quelques kilomètres au large de Libreville, chaque mois d’août, de majestueuses baleines traînent leurs bosses. Un exceptionnel ballet auquel on peut assister pour 50 000 F CFA (76 euros) la traversée en petit bateau et quelques heures de navigation. Avis aux amateurs de sensations fortes, les plus téméraires pourront même se baigner aux côtés des cétacés.

Une escapade facile à Nyonié

À 130 000 F CFA par personne pour deux jours et une nuit tout compris (repas, boissons à volonté, safaris), Nyonié est l’escapade la plus facile à organiser et la plus abordable depuis la capitale (départs quotidiens depuis l’embarcadère Michel-Marine à LBV pour une traversée de l’estuaire, puis un trajet de 45 minutes en 44).

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Établi entre la réserve de Wonga-Wongué et le parc de Pongara, le site comprend une vingtaine de bungalows pour accueillir les visiteurs. Petit plus : la randonnée à pied, tôt le matin, qui reste l’un des meilleurs moyens, au meilleur moment, pour observer les animaux au plus près, notamment les éléphants de forêt.

Vue d'une réserve animalière. © Nicholas Norbrook

Vue d'une réserve animalière. © Nicholas Norbrook

Loango, l’aventure 

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Située dans l’Ogooué-Maritime, cette aire protégée composée de savanes, de forêts, de mangroves, de plages et de lagunes s’étend sur 1 550 km². Elle abrite une faune et une flore exceptionnelles : éléphants de forêt, gorilles de plaine, léopards, crocodiles, lamantins… Ici, la nature semble vierge, ou presque, encore sauvage. C’est exactement ce que recherchent les touristes qui viennent à Loango. La plupart sont étrangers, notamment américains.

Gabon Wildlife Camps permet aux visiteurs de dormir sous des tentes (de luxe) et de profiter de l’odeur de la forêt la nuit

Comptez 350 euros par personne la journée (comprenant le transfert depuis LBV ou Port-Gentil). Seule difficulté : l’accès au site, à 300 km au sud de LBV, qui prend au minimum une demi-journée (1 h 30 d’avion de LBV à Port-Gentil, puis 3 h 30 de voiture). L’idéal est donc de pouvoir rester une ou deux nuits dans l’un des campements du parc. En partenariat avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN), Gabon Wildlife Camps permet aux visiteurs de dormir sous des tentes (de luxe) et de profiter de « l’odeur de la forêt la nuit », comme l’explique Jan Fourie, coordonnateur tourisme à l’ANPN, qui s’évertue à concilier tourisme et conservation de la nature.

Un peu d’histoire à Lambaréné

Située à trois-quatre heures de route au sud de Libreville, Lambaréné est connue pour l’hôpital Albert-Schweitzer, du nom du médecin alsacien, Prix Nobel de la paix en 1952, qui l’a créé. Albert Schweitzer arriva en 1913 à Lambaréné, où il mourut et fut enterré en 1965. Un musée permet de retracer sa vie, son action contre la lèpre, ainsi que l’évolution de l’hôpital, qui compte aujourd’hui plus de 500 lits et, depuis 1981, une unité de recherche médicale sur la malaria. À Lambaréné, les visiteurs peuvent notamment séjourner dans l’éco-lodge Tsam Tsam et profiter d’une balade sur le fleuve Ogooué pour y observer les hippopotames.

Le parc national de la Lopé est le site touristique incontournable, remarquable pour sa forêt, sa flore et sa faune, et pour ses vestiges de cultures passées

Inscrit depuis 2007 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le parc national de la Lopé est « le » site touristique incontournable, remarquable pour sa forêt, sa flore et sa faune, et pour ses « vestiges de cultures passées » : en 1987, l’archéologue français Richard Oslisly y a en effet découvert, sur huit rochers, des peintures rupestres datées d’environ 2 000 ans. Accessible en train – qui a souvent du retard –, cette aire protégée de 4 970 km² située en plein centre du Gabon est couverte de zones de savane et de forêt tropicale avec, en son cœur, le mont Brazza, entouré d’une étendue d’eau.

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