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« Jusqu’en 2017, et pendant dix ans, il n’y avait quasiment pas d’énergie disponible dans le pays. Aucune activité économique n’était donc possible », se souvient Fakridine Abdoulhalik, le secrétaire général de l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture des Comores (Uccia).
Partant d’un tel constat, il n’est pas difficile de comprendre pourquoi, dès son retour au pouvoir, en 2016, le président Azali Assoumani a fait de la question énergétique sa priorité.
Avec quelques résultats, illustrés par le redécollage de la croissance économique ces dernières années. La situation est pourtant loin d’être satisfaisante.
Groupes électrogènes
Si elle peut répondre aux besoins de Mohéli, la production d’électricité nationale est encore loin de satisfaire ceux d’Anjouan ou de la Grande Comore. En cause, le problème d’entretien des installations existantes – l’énergie produite et donc disponible reste bien inférieure aux capacités installées.
D’origine thermique à 100 %, l’électricité comorienne est produite par des groupes électrogènes alimentés au diesel.
Sur la principale île du pays, seul cinq des quinze groupes existants sont actuellement utilisables, d’une capacité totale de production de seulement 7,4 MW sur une puissance installée de 28 MW, alors que la demande identifiée est au minimum de 13 MW.
Idem sur Anjouan, dont la capacité de production nécessaire est estimée à 7 MW, mais qui n’en dispose que de 2,6.
Avec l’aide des fonds d’Abou Dhabi, de nouvelles unités de production doivent être opérationnelles dans les prochaines semaines, pour des capacités supplémentaires de 6,4 MW sur la Grande Comore et de 3,6 MW sur Anjouan.
En attendant l’éventuel redémarrage des travaux de la centrale au fuel lourd de 18 MW financés par les Indiens mais au point mort depuis le début de cette année. Le sujet était justement au menu des discussions avec Venkaiah Naidu, le vice-président indien en visite à Moroni en octobre.
Énergies renouvelables
Mais c’est encore vers les énergies renouvelables que se tournent aujourd’hui les autorités, avec un premier projet significatif en construction, à Foumbouni, au sud de la Grande Comore.
L’entreprise française Innovent doit livrer une centrale photovoltaïque de 3 MW d’ici à 2021, alors qu’une autre installation du même ordre doit voir le jour à Anjouan, portée par un consortium composé d’Engie, du tanzanien Vigor et de l’italien EPS.
Pour que d’ici à deux ans, les Comores puissent disposer d’un mix énergique qui corresponde enfin aux besoins de son économie.