Algérie : quid du salafisme quiétiste ?

Le courant ultra-conservateur a largement progressé au sein de la société ces dernières années, avec le consentement du pouvoir.

Abdelfattah Hamadache, dirigeant du Front 
pour l’éveil islamique. © Sofiane Bensala/Le Pictorium/Maxppp

Abdelfattah Hamadache, dirigeant du Front pour l’éveil islamique. © Sofiane Bensala/Le Pictorium/Maxppp

Publié le 15 novembre 2019 Lecture : 1 minute.

« La mouvance islamiste algérienne est divisée en trois tendances : les légalistes, comme le MSP et le FJD ; des forces politiques à la lisière de la clandestinité, comme le Front pour l’éveil islamique, un parti non agréé dirigé par l’ancien militant du FIS Abdelfattah Hamadache ; et une tendance salafiste orpheline de l’État islamique, dont il est difficile d’évaluer le poids électoral », détaille Luis Martinez, directeur de recherches à Sciences-Po Paris.

Ce courant ultra-conservateur, faiblement structuré et jusqu’ici éloigné de la vie politique algérienne, a largement progressé au sein de la société ces dernières années avec le consentement du pouvoir. Une source au ministère des Affaires religieuses, citée par le quotidien El Watan, assure qu’un tiers des imams en activité sont d’obédience salafiste.

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Selon la même source, 80 % des imams le seront d’ici à dix ans. Assez pour créer une surprise dans les urnes ? « Si le champ politique algérien venait à s’ouvrir, les salafistes pourraient obtenir de très bons scores, prévoit Luis Martinez. Les forces islamistes dans l’opposition sont arrivées en tête des élections après une ouverture en Tunisie et en Égypte. Je ne vois pas comment l’Algérie pourrait échapper à sa géographie et à son voisinage, qui rencontre les mêmes difficultés à canaliser ce type d’expression politique. »

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