Politique

Franc CFA : la réforme se précise

Très attendus, les contours de la réforme du franc CFA vont se dessiner plus précisément d’ici à la fin de l’année. En voici les détails.

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Mis à jour le 28 octobre 2019 à 11:48

Emmanuel Macron et Alassane Ouattara, à Boulouris (sud de la France), le 15 août 2019. © ERIC GAILLARD / EPA / MAXPPP

Avant la fin de 2019, Emmanuel Macron et les dirigeants de l’Ueoma rendront publique une réforme du franc CFA. Ils devraient saisir l’occasion de la visite du président français à Abidjan, prévue au début de décembre (officiellement, ce dernier se fixe pour objectif d’aborder avec son homologue ivoirien Alassane Ouattara des dossiers liés à la coopération bilatérale). Selon nos informations, l’Élysée souhaite que les premiers changements soient amorcés avant le prochain sommet Afrique-France (Bordeaux, juin 2020).

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Cette réforme concernera notamment les réserves de change que la BCEAO dépose auprès du Trésor français. Celles-ci devraient progressivement être délocalisées vers une autre institution internationale qui pourrait être, d’après nos sources, la Banque des règlements internationaux (BRI), sise en Suisse. Un changement que la Banque centrale de l’Uemoa voit d’un mauvais œil. Ses frais de fonctionnement sont en effet financés par les rémunérations (0,75 %) accordées par les comptes d’opération tenus par le Trésor français.

Qui pour l’éco ?

Alassane Ouattara suggère que l’éco, la monnaie unique de la Cedeao, qui pourrait entrer en vigueur dès juillet 2020, soit utilisée dans un premier temps par les huit membres de l’actuelle zone CFA d’Afrique de l’Ouest, en plus de la Guinée et du Cap-Vert. Alpha Condé, le président guinéen, serait quant à lui favorable à ce que quelques pays anglophones, comme le Ghana, s’ajoutent à cette liste.

Après la rencontre du 14 octobre à Sciences-Po Paris, un nouveau rendez-vous est à l’étude

Côté français, Franck Paris, le conseiller Afrique de Macron, s’implique activement dans cette réforme. En coulisses, Wilfrid Lauriano do Rego, le coordonnateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique, organise des conférences­-débats sur l’avenir du franc CFA. Après la rencontre du 14 octobre à Sciences-Po Paris (à laquelle étaient présents des représentants du Trésor français et Rémi Maréchaux, le directeur Afrique et océan Indien du Quai d’Orsay), un nouveau rendez-vous est à l’étude. Il aurait lieu, cette fois, en Afrique.