Politique

Togo : dix choses à savoir sur l’opposant Jean-Pierre Fabre

Le 19 octobre, il a obtenu l’investiture de son parti pour l’élection présidentielle togolaise d’avril 2020. Ce sera la troisième tentative de cet opposant déterminé.

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Mis à jour le 30 octobre 2019 à 18:39

Jean-Pierre Fabre (Togo), candidat de l’Union des Forces de Changement (UFC) à la présidentce de la République, lors de la campagne électorale en février 2010. À la suite de divergences de vues avec son ex-mentor Gilchrist Olympio qui décida de se rallier au pouvoir après l’élection de Faure Gnassingbé, il crée l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) dont il est l’actuel président. A Lomé, le 7. 02.2010. © Vincent Fournier/JA © Vincent Fournier/JA

  •  Jamais deux sans trois

Il a annoncé qu’il allait à nouveau briguer la magistrature suprême en 2020. Lors de ses précédentes tentatives, en 2010 et en 2015, il était arrivé deuxième.

  • Métis

Il est né d’une mère togolaise et d’un commerçant marseillais établi au Togo. Il a enseigné les statistiques à l’Université de Lomé avant de se lancer en politique.

  • Réformiste

Le patron de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) sera donc candidat, mais pas à n’importe quelles conditions. Avant le scrutin, il veut obtenir une modification de la loi électorale, de la composition de la Ceni et des modalités du choix des membres de la Cour constitutionnelle.

  • Kennedy

La ténacité est la marque de fabrique de cet admirateur de John F. Kennedy, âgé de 67 ans. Pour parvenir à l’alternance et obtenir un « vrai changement », il a dit son intention d’exercer une « pression intérieure » – manière d’annoncer de nouvelles manifestations pour faire plier le pouvoir.

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  •   Coalition

Son parti est membre de la C14, une coalition de plusieurs formations d’opposition qui avaient boycotté les élections législatives de décembre 2018. Mais, alors que des membres de la C14, soutenus par Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, l’archevêque émérite de Lomé, souhaitaient présenter un candidat unique à la présidentielle, Fabre a rejeté cette idée, estimant que les conditions actuelles ne s’y prêtaient pas.

  • Tempérament

Il s’est toujours distingué par son intransigeance face au pouvoir. En 2010, quand l’opposant historique Gilchrist Olympio se rapproche du président Faure Gnassingbé, Fabre rompt avec celui qui fut son mentor au sein de l’Union des forces du changement (UFC), dont l’ANC est un avatar. Lors des municipales, en juin dernier, il a également menacé de sanctionner ses partisans qui voteraient pour les candidats du pouvoir.

  • Boycott

Ayant boycotté les dernières législatives, l’ANC n’est plus représentée à l’Assemblée nationale. Fabre a du même coup perdu son statut de chef de file de l’opposition.

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  • Maire

Les municipales, qu’il n’avait en revanche pas appelé à boycotter, ont conforté son ancrage et celui de son parti à Lomé. L’ANC a remporté 4 des 7 mairies d’arrondissement de la capitale. Lui-même a été élu à Amoutiévé, dans le centre de la ville.

  • Bousculé

Son leadership a été mis à rude épreuve, entre 2017 et 2018, quand Tikpi Atchadam et son Parti national panafricain sont apparus sur la scène politique. Un temps débordé par ce révolutionnaire devenu la bête noire du pouvoir, Fabre a fini par reprendre la main à la faveur du départ en exil de Tikpi.

  • Irréconciliables

Avec Faure Gnassingbé, ils s’affrontent depuis plus d’une décennie, mais ne sont toujours pas parvenus à une collaboration apaisée. Lors de la dernière législature, Fabre, qui était chef de file de l’opposition parlementaire, n’a rencontré le président qu’à deux reprises.