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Madagascar : les douze travaux de Rajoelina
La rentrée ministérielle de janvier 2019 était très attendue, puisqu’elle allait donner le ton du quinquennat d’Andry Rajoelina. Et, heureuse surprise, ce dernier avait honoré l’une de ses principales promesses de campagne en désignant un gouvernement composé de responsables politiques madrés et de jeunes techniciens pas forcément au courant des us et coutumes. Le tout sous l’autorité du Premier ministre, Christian Ntsay, déjà en poste sous le régime précédent et apprécié pour son sérieux et sa discrétion.
Neuf mois plus tard, certains sont déjà sur le gril et pourraient bien faire les frais du remaniement attendu au lendemain des résultats des municipales. « Même si certains n’ont pas atteint leurs objectifs, ils ne sont pas en mauvaise posture pour autant aux yeux de l’opinion », analyse le juriste Toavina Ralambomahay.
À part à l’Enseignement supérieur, où le déroulement du baccalauréat 2019 a été gâché par la fuite des sujets sur les réseaux sociaux. « Je ne démissionnerai pas », s’est vite défendue la ministre Blanche Nirina Richard, qui accuse ses détracteurs de « déstabilisation », sans doute pour contrer ses volontés de réforme.
Libéraliser le marché
Parmi les poids lourds nommés en janvier, Hajo Andrianainarivelo ne devrait pas être menacé à l’Aménagement du territoire. À moins que le patron du MMM, l’un des principaux alliés politiques d’Andry Rajoelina, ne commence à être trop sur le devant de la scène. Aux Affaires étrangères, le successeur de Naina Andriantsitohaina, démissionnaire à la fin de septembre pour briguer la mairie d’Antananarivo, continue de se faire attendre.
Pour l’heure, c’est le Premier ministre qui assure l’intérim. C’est lui qui s’est rendu à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, à la place du président. Pourtant, aujourd’hui, certains s’interrogent sur sa durabilité. « Trouver un autre Christian Ntsay ne sera pas aisé, objecte un conseiller. Il ne fait pas d’ombre au chef de l’État, applique sa politique, plaît aux bailleurs de fonds, tout en étant côtier… [une obligation tacite à Madagascar, le président étant de l’ethnie Merina, du centre de l’île]. »