Arrivée sur le fil pour Attijariwafa Égypte

Après de premiers bons résultats, l’aventure du groupe marocain au Caire se complique. Mais la filiale ne manque pas d’ambitions.

Siège de l’entreprise, au Caire. © Attijariwafa

Siège de l’entreprise, au Caire. © Attijariwafa

Publié le 4 décembre 2019 Lecture : 2 minutes.

Voilà un peu plus de deux ans que l’aventure égyptienne du groupe bancaire marocain Attijariwafa Bank a démarré. Pour s’offrir cette douzième implantation sur le continent en dehors du Maroc, la filiale du holding royal Al Mada a déboursé 4,9 milliards de dirhams (environ 450 millions d’euros) pour racheter les actifs de l’ex-branche égyptienne du géant Barclays.

Pour le PDG Mohamed El Kettani, l’Égypte a un potentiel énorme. Si les parts de marché héritées de Barclays ne dépassent pas 1 % sur l’ensemble des segments, l’ambition est d’atteindre les 2 % dans les quatre ans. La tâche devrait être ardue. Les premiers résultats d’Attijariwafa Bank Égypte se sont montrés satisfaisants, dépassant les pronostics. En 2017, cette nouvelle filiale a représenté la deuxième plus importante source de revenus de l’entreprise, derrière le Maroc, générant près de 400 millions de dirhams.

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Mais, en 2018, ses résultats ont baissé de plus d’un quart, pour s’établir à 288 millions de dirhams. Attijariwafa Égypte pesait alors 5,1 % du résultat net part du groupe qui atteignait 5,7 milliards de dirhams pour 22,4 milliards de dirhams de produit net bancaire. La rentabilité a elle aussi chuté, passant de 4 % en 2017 à 2,2 % en 2018.

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Refonte du système d’information

Attijariwafa Bank a dû beaucoup investir pour que sa filiale ressemble aux autres composantes du groupe, en commençant par remplacer le système d’information. « C’est notre projet le plus risqué depuis la fusion BCM-Wafabank, en 2004 », a affirmé Ismail Douiri, directeur général délégué d’Attijariwafa Bank.

Le tissu industriel égyptien voit en Attijariwafa Bank un moyen d’entrer sur des marchés jusqu’alors inconnus

Il fallait aussi « relooker » les 56 agences dont le groupe a hérité, dans 18 villes, et que de nouveaux sites soient ouverts. La filiale compte actuellement 61 agences et vise un total de 150 d’ici à 2023.

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Elle souhaite également attirer de nouveaux comptes entreprises. L’objectif pour 2019 était d’ajouter à son portefeuille 70 grands groupes des secteurs de l’agro­alimentaire, de la santé, des énergies renouvelables et du tourisme. « L’encours de crédit accordé aux entreprises doit dépasser les 800 millions d’euros à la fin de 2019, contre 600 millions en 2018 », expose Tamer Yousri Ragheb, responsable de la banque de financement et d’investissement au sein d’Attijariwafa Bank Égypte.

L’entreprise espère aussi convaincre les entreprises exportatrices. « Le tissu industriel égyptien est diversifié et dynamique, et voit en Attijariwafa Bank un moyen d’entrer sur des marchés jusqu’alors relativement inconnus et difficiles d’accès, notamment en Afrique francophone », assure Ismail Douiri. La réussite du projet égyptien pourrait mener Attijariwafa Bank à s’intéresser à d’autres marchés de la région.

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