Karim Elloumi : « Trop de pilotes formés en Afrique sont recrutés par les compagnies du Moyen-Orient »

Karim Elloumi, président de la Fédération tunisienne des pilotes de ligne (FTPL), déplore la fin des équivalences pour la certification des diplômes chez les pilotes, et l’émigration de ces derniers chez les compagnies aériennes du Moyen-Orient.

Karim Elloumi

Karim Elloumi

Rémy Darras © Francois Grivelet pour JA

Publié le 16 octobre 2019 Lecture : 1 minute.

Vue du cockpit du simulateur de vol sur Boeing 737 800, au Maroc. © Gilles ROLLE/REA
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Le ciel africain se prépare pour demain

L’explosion du trafic, notamment avec le partenaire chinois, impose aux compagnies et aux aéroports africains de se mobiliser pour recruter, former et fidéliser leur personnel, aujourd’hui trop souvent attiré à l’étranger.

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« Après avoir obtenu mon bac scientifique en Tunisie, je suis parti aux États-Unis, où je suis resté de 1993 à 1999. J’y ai décroché un diplôme d’ingénieur en aéronautique, une licence commerciale et une licence de pilote de ligne.

À l’époque, la réglementation tunisienne facilitait l’équivalence en matière de certification des diplômes. Mais depuis dix ans, pour favoriser la création de centres tunisiens de formation, l’État nous demande de revalider sur place nos certifications. Il ne nous autorise plus à travailler avec un diplôme étranger, qui n’est valable que temporairement.

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Les pilotes qui ont un diplôme tunisien peuvent travailler dans tous les pays membres de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), à l’exception de l’Europe, mais l’inverse n’est pas possible !

L’appel des compagnies du Moyen-Orient

En Tunisie, les formations au pilotage sont aujourd’hui saturées, ce qui influe sur leur qualité. Il faut former les instructeurs, mettre à jour les formations par rapport aux standards mondiaux, notamment ceux de l’Union européenne, avec laquelle la Tunisie a signé à la fin de 2017 un accord de ciel ouvert (Open Sky).

J’observe actuellement une tendance regrettable : des pilotes bien formés sur le continent sont recrutés par les compagnies du Moyen-Orient et s’expatrient quelques années plus tard dans la région Asie-Pacifique, où, par le jeu de la dévaluation de notre monnaie, ils bénéficient d’un salaire qui leur offre un excellent niveau de vie quand ils reviennent au pays. »

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