Si elles n’ont jamais été épargnées par les critiques, les solutions financières destinées aux populations non bancarisées ont rarement fait face à des attaques aussi sévères que celles de ces derniers mois. À la fin de mai, Patrick Njoroge, le gouverneur de la Banque centrale du Kenya, a dénoncé « les pratiques dignes de Shylock [l’usurier shakespearien] » auxquelles se livreraient les applications mobiles de crédit aux exorbitants taux d’intérêt et aux brusques méthodes de recouvrement qui ont « poussé comme des champignons dans le pays et ne travaillent pas vraiment pour Wanjiku [le citoyen ordinaire] ».
Parmi ces méthodes controversées : l’envoi de SMS à la liste de contacts d’un emprunteur, les informant des impayés de ce dernier… Durant le même mois, la Banque centrale du Ghana a retiré leur licence, pour cause d’insolvabilité et de manquement à la réglementation, à 347 entreprises de microfinance (soit 72 % des sociétés de ce type). L’indemnisation des épargnants affectés – souvent recrutés parmi les opérateurs du secteur informel – devrait coûter environ 145 millions d’euros au Trésor public.