Comment enchaîner après un succès phénoménal ? C’est l’épineuse question à laquelle a dû faire face Vegedream. Le chanteur d’Orléans originaire de Côte d’Ivoire a réussi à faire son trou grâce à la chanson Ramenez la coupe à la maison, devenue l’hymne (officieux) de la victoire de l’équipe de France lors de la dernière Coupe du monde.
Le tube, certifié single de diamant (soit 50 millions d’« équivalent streams »), est resté numéro un pendant des mois. Un succès bien aidé par le soutien des Bleus, qui ont partagé le morceau sur les réseaux sociaux et l’ont même chanté dans les jardins de l’Élysée…
Nouvel album
Un an après la finale de la Coupe du monde, Vegedream a donc décidé de sortir cet été son nouvel album, baptisé Ategban, ce qui signifie « ça chauffe pas », « quoi qu’il arrive, ça va aller ». Le chanteur a vu les choses en grand : vingt morceaux et dix collaborations, avec des artistes prestigieux comme les rappeurs Damso, Alonzo ou encore Ninho.
C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’il sort le seul véritable succès de l’album, la chanson « Elle est bonne sa mère », single de platine qui a la drôle d’idée de copier Les Choristes (oui, le film avec Gérard Jugnot) dans le refrain. Le reste de l’album est plus convenu musicalement : on retrouve la voix puissante de Vegedream sur un ensemble de morceaux rap et pop urbaine plutôt réussis, mais sans réelle surprise et tournant un peu à vide sur plus d’une heure.
Impôts et Sacem
Du côté des textes, on ne peut pas dire qu’il fasse dans la dentelle. « Tu pues de la gueule / J’peux m’évanouir quand tu t’mets à parler », explique-t-il à une femme dans la chanson « Instagram ». S’il aborde parfois des thématiques sensibles, comme les couples mixtes chrétiens-musulmans dans « Tu m’as menti » ou les relations conjugales violentes, dans « Obscure 2 » (« Maintenant, il fait ce qu’il veut de toi / Et si par malheur, tu ne te soumets pas / Il va te passer à tabac ») ou encore « Ma chérie », les textes restent malheureusement trop naïfs… Et la formule, stéréotypée : le narrateur a toujours le beau rôle, et la femme, toujours tort…
Certains thèmes sont presque surréalistes. Il dédie ainsi une chanson à ceux qui oublient de payer leurs impôts (« El Chapo ») : « Tu veux dépenser tout ton bénef, tu veux le dépenser / Mais t’as pas pensé qu’à la fin de l’année, on va te taxer ». Sûr de son succès, Vegedream affirme : « Mes enfants vivront de ma Sacem [de mes droits d’auteur], même quand je serai décoté. » Mais ce n’est pas Ategban qui fera oublier Ramenez la coupe à la maison…