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Tchad : les lignes de front d’Idriss Déby Itno
De quoi renflouer les caisses de l’État, dont les recettes pétrolières sont en nette progression. Elles étaient de 76,5 milliards de F CFA (environ 116,6 millions d’euros) au premier trimestre (+ 64 % par rapport à la même période en 2018) et de 154,9 milliards de F CFA au deuxième trimestre (+ 38,6 %), une hausse liée notamment à la restructuration de la dette que l’État avait contractée en 2014 auprès du suisse Glencore en guise d’avance sur les ventes de brut et pour le rachat des actifs de Chevron (qui était alors l’un des trois opérateurs du bassin de Doba).
L’entrée en production de nouveaux gisements concourt aussi à cette embellie. En juin, la China National Petroleum Corporation International Chad (CNPCIC) a démarré l’exploitation d’un troisième champ dans le bassin de Bongor, où le groupe est actif depuis 2009 : le champ Daniela, d’une capacité de 15 000 b/j.
CNPCIC se hisse ainsi au rang de premier producteur de brut du pays, devant le consortium du bassin de Doba, Esso Exploration and Production Chad Inc. (EEPCI, 35 000 b/j), qui associe la major américaine ExxonMobil (40 %), la malaisienne Petronas (35 %) et la Société des hydrocarbures du Tchad (SHT, 25 %).
Un changement de partenaires devrait par ailleurs bientôt rebattre les cartes dans le bassin de Doba, puisque deux des principaux opérateurs présents ont annoncé leur départ et sont en quête d’acquéreurs. En avril, la compagnie ExxonMobil a en effet indiqué qu’elle cherchait à céder les actifs qu’elle détient depuis 2003 dans le bassin de Doba. À l’instar de Glencore, dont la production au Tchad s’élevait pourtant à 2,8 millions de barils en 2018, soit un peu plus de la moitié de la production pétrolière globale du groupe.