Jeune Afrique : Le scrutin tunisien intéresse-t-il à l’étranger ?
Hakim El Karoui : L’attention européenne se focalise sur la crise libyenne – que nul ne sait comment gérer – et sur le risque algérien, difficile à évaluer. Dans ce contexte, il est demandé à la Tunisie de ne pas choir. Les élections sont prises très au sérieux, mais apparaissent dans le même temps comme une farce : beaucoup de candidats, un favori emprisonné et les héritiers du président défunt qui se dressent les uns contre les autres. Le clivage identitaire – « est-ce qu’on est tunisien ou musulman d’abord ? » – qui avait marqué le scrutin de 2014 a disparu des débats. Le clivage aujourd’hui est entre sortants et non sortants, avec une montée du populisme.