
La centrale solaire de Noor 3, au Maroc, en avril 2017. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA
L’Afrique est le continent qui tire profit de la plus longue durée annuelle d’ensoleillement. Pourtant, elle n’est à l’origine que d’une très modeste part – environ 1 % – de l’électricité solaire produite dans le monde. Mais les choses devraient changer rapidement.
Du nord au sud et d’ouest en est, on ne compte plus les centrales grandes ou petites, à l’état de projet ou déjà opérationnelles. L’immense complexe marocain Noor est le plus célèbre et l’un des plus puissants au monde, mais il est loin d’être le seul.
L’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Égypte produisent aussi en quantité. La Tunisie a ouvert sa première centrale à Tozeur, en juin, tandis que le Burkina a inauguré « la plus grande ferme solaire d’Afrique de l’Ouest », en 2017.
De grands chantiers sont par ailleurs en cours à Djibouti, au Sénégal et au Niger. Quant à la Côte d’Ivoire, elle a annoncé à la fin de 2018 la mise en chantier de sa première centrale « flottante », installée sur l’eau.
La souplesse comme modèle
Mais l’un des grands avantages de l’énergie solaire est sa souplesse : peu de matériel suffit à l’alimentation en électricité de plusieurs maisons, voire d’un village entier. On aborde là les concepts de mini grid, c’est-à-dire de miniréseau local, et surtout d’off grid, expression qui désigne une production d’énergie autonome, non connectée aux grands réseaux nationaux.
« À terme, le modèle sera forcément décentralisé, explique Jacques Oloa, cofondateur de la société Advisall Energy Solutions, qui installe ce type d’infrastructures au Sénégal et forme des techniciens locaux. C’est d’autant plus simple qu’avec les solutions de paiement de type pay as you go, les gens ne paient que pour ce qu’ils consomment et peuvent régler la note directement depuis leur mobile, ce qui résout les problèmes de bancarisation. »
Les ventes de dispositifs off grid ont d’ailleurs explosé en 2018, les pays les plus dynamiques étant le Kenya (+ 239 %), l’Éthiopie (+ 31 %) et le Nigeria (+ 33 %).
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