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Transport maritime : les ambitions du marocain Tanger Med
Les quais andalous bâtis en 1965 ont séduit les transporteurs maritimes du monde entier, qui venaient y effectuer leurs opérations de transbordement de conteneurs au carrefour des routes de l’Atlantique et de la Méditerranée. Un avantage dont ils ont été les seuls à profiter jusqu’au lancement de Tanger Med en 2007.
Si l’infrastructure marocaine a très bien démarré dans le sillage d’Algésiras, c’est notamment parce qu’elle est entrée en scène au moment où les installations vieillissantes de son concurrent européen commençaient à saturer. Les deux ports se livrent depuis une compétition frontale, proposant le même catalogue de services : trafic passager, roulier, transbordement, etc.
Liens étroits
Ce qui ne les empêche pas en parallèle d’entretenir des liens étroits, du fait notamment que plus de 2 millions de passagers – dont une grande partie de Marocains résidant en Europe – traversent chaque année le détroit, essentiellement de juin à septembre.
Après une remise à niveau majeure côté espagnol en 2009, qui a nécessité un plan d’investissement de 365 millions d’euros, le port andalou traite désormais annuellement plus de 100 millions de tonnes tous flux confondus, soit près du double de l’activité de son concurrent en 2018.
Même si l’avènement du complexe Tanger Med devrait changer la donne sur l’activité conteneurs, les Marocains ne sont pas près de rattraper leur retard sur les autres flux de marchandises. Algésiras est devenu progressivement un port majeur d’import-export de l’Union européenne, alors que seulement 30 % du trafic de Tanger Med a pour origine ou destination le Maroc.