Dans ce dossier
Maroc : 1999-2019, ces vingt premières années de règne de Mohammed VI qui ont tout changé
Parmi les grands chantiers lancés récemment par l’État, celui du registre national unique doit répondre à plusieurs problématiques, à commencer par celle du « ciblage » des familles à faible revenu, qui doivent être les premières à bénéficier des programmes sociaux publics.
Les gouvernements qui se sont succédé depuis le début des années 2000 ont lancé plus de 120 programmes de soutien (Ramed, Tayssir, aides scolaires…) visant à améliorer le quotidien des plus démunis. Mais ceux-ci se sont révélés, avec le temps, très peu efficaces. L’État n’a aucune certitude quant aux ménages profitant réellement du soutien qu’il propose. Et la Caisse de compensation subventionne encore la farine, le sucre et le gaz butane pour tout le monde…
Pour remédier à ces problèmes, le gouvernement a créé en 2018 une Agence nationale des registres et un registre social unique (RSU), que le ministère de l’Intérieur va progressivement mettre en place, après une phase pilote prévue dans la région de Rabat-Salé d’ici à la fin de 2019. Le dispositif devrait être entièrement opérationnel sur l’ensemble du territoire d’ici cinq ou six ans.
Modèle indien
Ce RSU sera similaire à celui de l’Inde, baptisé « Aadhaar » et développé à partir d’une technologie élaborée en partenariat avec les experts de l’Institut international de technologie de l’information de Bangalore. Il permettra d’abord de rendre les données personnelles des personnes physiques facilement accessibles, afin de permettre aux administrations publiques de mieux les cibler lors de la mise en place des dispositifs d’aides.
Cette plateforme visera aussi à améliorer la coordination entre les différents programmes de soutien et de protection sociale, sous la tutelle du ministère de l’Intérieur.