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C’est une modeste maison de plain-pied flanquée de larges panneaux ocre et ceinte d’un haut mur blanc qui empêche ses occupants de profiter de la vue. Abdoulaye Wade a pris ses quartiers en avril dans cette bâtisse solitaire et sans âme, qui fait face à l’Atlantique sur le flanc de la corniche ouest de Dakar, après un séjour de plus de deux mois dans une suite de l’hôtel Terrou-Bi – là aussi face au grand large.
Depuis sa brouille avec son vieux complice, Madické Niang, l’ancien président a déserté la villa luxueuse de Fann Résidence, que l’avocat mettait à sa disposition à chacun de ses séjours. Et sa maison historique du Point E, toujours en travaux, ne l’a pas accueilli de longue date.
Après son retour en fanfare à Dakar en février dernier, à quelques jours de la présidentielle, il s’est fait étonnamment discret. Les dernières images le montrent gravissant à grand-peine la passerelle d’un jet qui l’a conduit à Conakry pour rencontrer Alpha Condé. À son retour trois jours plus tard, l’ancien chef de l’État, qui venait d’appeler les foules à saboter le scrutin, avait mystérieusement remisé son costume d’opposant va-t-en-guerre. Devenu doux comme un agneau et muet comme une carpe, il vit, depuis, reclus et n’est plus apparu en public.