Interpellé à son domicile de Laval (ouest de la France) le 17 juin et placé en garde à vue pendant quatre-vingt-seize heures à Paris, l’opposant tchadien Abakar Tollimi est soupçonné de crimes contre l’humanité et de complicité de crimes contre l’humanité.
Ses ennuis ont commencé à la suite d’un signalement de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), auprès duquel il avait déposé une demande d’asile en 2011. Celle-ci lui avait été refusée en raison de ces soupçons.
Placé sous statut de témoin assisté
Tollimi bénéficie cependant d’une protection subsidiaire, au motif que des membres de sa famille ont, de leur côté, obtenu le statut de réfugié. Le signalement de l’Ofpra a donné lieu, avec retard, à une enquête de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, dans le cadre de la compétence universelle. Les enquêteurs, qui ont saisi l’ordinateur et les dossiers de Tollimi, s’intéressent à son rôle au sein de la rébellion de Mahamat Nouri (2006-2010).
À l’issue de sa garde à vue, une instruction a été ouverte et confiée à deux juges spécialisés, qui l’ont placé sous statut de témoin assisté, alors que le procureur avait requis sa mise en examen et son incarcération. Soupçonné des mêmes faits, Nouri, lui aussi interpellé le 17 juin, a été placé en détention et mis en examen.