Nous republions cet article, initialement paru le 16 juin 2019, après le décès de l’ex-président algérien par intérim Abdelkader Bensalah.
À 77 ans, Abdelkader Bensalah ne porte pas le poids écrasant du pouvoir uniquement sur ses épaules. Son visage est, lui aussi, marqué par ce fardeau qui l’accable depuis qu’il a été désigné président par intérim au lendemain de la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika.
Ce jeudi 6 juin, lors de son troisième discours à la nation, celui qui fut président du Conseil de la nation (Sénat) pendant seize ans et neuf mois a pris presque dix ans de plus. Teint pâle, yeux creusés, traits émaciés, cheveux clairsemés sous l’effet des traitements lourds qu’il subit pour soigner un cancer, Bensalah faisait peine à voir. Et à entendre.
Dans une allocution à peine audible qui a duré moins de dix minutes, le nouveau locataire du palais d’El Mouradia, siège de la présidence, explique qu’il est obligé de prolonger son intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau chef de l’État. Un calvaire pour lui et ses proches. Dans la foulée, il appelle le pouvoir, la classe politique et la société civile à dialoguer pour préparer le prochain scrutin présidentiel, dont personne n’est en mesure de dire s’il se tiendra dans six mois, un an ou deux ans.