Politique

Bénin : Sébastien Ajavon a obtenu le statut de réfugié politique en France

L’homme d’affaires et opposant béninois, condamné par contumace à vingt ans de prison pour trafic de drogue, a obtenu le statut de réfugié politique début avril.

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Mis à jour le 11 juin 2019 à 10:59

Sebastien Ajavon, en mars 2018 à Cotonou, dans le local de son parti, l’Union sociale libérale (USL). © Charles Placide pour Jeune Afrique

Au début d’avril, l’homme d’affaires Sébastien Ajavon a obtenu le statut de réfugié politique en France, où il vit depuis près d’un an. L’opposant avait entamé ces démarches il y a plusieurs mois afin d’éviter une éventuelle demande d’extradition des autorités béninoises et de pouvoir voyager plus librement.

En octobre 2018, la justice de son pays l’a condamné à vingt ans de prison et à 5 millions de FCFA d’amende par contumace pour trafic de drogue, dans une affaire remontant à 2016. Un stock de 18 kg de cocaïne avait alors été découvert dans un conteneur en provenance du Brésil et destiné à l’une des sociétés d’Ajavon, Comon Sa.

L’homme d’affaires avait alors placé en garde à vue pendant huit jours, avant d’être libéré. Il avait ensuite obtenu une relaxe au bénéfice du doute, le 4 novembre 2016, devant le tribunal de première instance de Cotonou. Le dossier avait ensuite été rouvert par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), qui a condamné l’homme d’affaires béninois.


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Le 29 mars dernier, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a dénoncé cette décision et a donné six mois au Bénin pour l’annuler. La CADHP a notamment estimé que l’État béninois avait « violé le droit du requérant à être jugé par une juridiction compétente » et « violé le principe “non bis in idem” », selon lequel nul ne peut être poursuivi et puni deux fois pour les mêmes fautes.

La Cour africaine avait alors fait injonction à l’État béninois d’annuler la décision de condamnation rendue par la Criet contre Sébastien Ajavon, « d’en effacer tous les effets et de faire rapport à la Cour dans un délai de six mois ».