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Côte d’Ivoire : effervescence générale à l’approche de la présidentielle de 2020
Fondateur de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), ex-ministre de la Fonction publique (2012-2014 et 2016) et de l’Enseignement supérieur (2014-2016), Gnamien Konan, 65 ans, a rompu à la fin de 2016 avec le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), du président Alassane Ouattara, qu’il a soutenu en 2010 contre Laurent Gbagbo – sous la gouvernance duquel il a été directeur général des douanes (2001-2008).
Le député de Botro (Centre) dirige désormais La Nouvelle Côte d’Ivoire, mouvement qu’il a créé en février 2018 et dont il pourrait être le candidat à la présidentielle de 2020.
Jeune Afrique : Alors qu’il est question de réformes au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), dans quelles conditions irez-vous à la présidentielle de 2020 ?
Gnamien Konan : Dans les mêmes conditions qu’en 2010, en espérant que, cette fois, les Ivoiriens choisiront le changement et la vérité, et non l’argent et l’ethnie.
Vous êtes cité parmi les membres de la future plateforme d’Henri Konan Bédié. On parle aussi de plus en plus d’un ticket que vous pourriez former avec l’ex-président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly. Est-ce vrai ?
Je suis membre de cette plateforme afin de m’associer à tous les partis qui se battent pour obtenir les conditions d’une élection libre, transparente et équitable. Quant à un ticket avec Mamadou Koulibaly, pourquoi pas ? Je souhaite établir un ticket avec une personne qui ne fasse aucune concession à la corruption. Des proches souhaitent que ce soit avec Mamadou Koulibaly. Je travaillerai donc pour que ce ticket se concrétise, ou pour tout autre ticket gagnant.
Certains vous reprochent d’être resté silencieux pendant tout le temps que vous avez passé au gouvernement, pour devenir critique une fois limogé. Que leur répondez-vous ?
Dans certaines fonctions, il y a obligation de réserve ou démission. J’ai accepté d’entrer au gouvernement pour servir mon pays. Si je critique l’exécutif aujourd’hui, c’est exactement dans le même état d’esprit et non pour me venger, comme certains veulent le faire croire.
De mon point de vue, rien n’a changé. Il y a toujours plus de dettes ; des routes, des ponts, des barrages et des stades construits à crédit par des étrangers…
Qu’est-ce qui a changé dans la gouvernance Ouattara entre hier et aujourd’hui ?
De mon point de vue, rien n’a changé. Il y a toujours plus de dettes ; des routes, des ponts, des barrages et des stades construits à crédit par des étrangers…
Le principal problème de la plupart des pays de la sous-région est la mauvaise répartition des fruits de la croissance. Quelles sont vos propositions pour y remédier ?
Je ne crois pas à l’équation selon laquelle on pourrait répartir équitablement la croissance, comme un gâteau de mariage. Il faut faire en sorte que les Ivoiriens eux-mêmes produisent la croissance par un travail bien rémunéré. C’est pourquoi il faut, entre autres, investir massivement dans la réforme de l’école et dans la recherche scientifique. Bien entendu, le préalable demeure l’éradication de la corruption.