
Alassane Ouattara et Amadou Soumahoro, le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, à Abidjan le 1er avril 2019. © REUTERS/Thierry Gouegnon
Entre 2017 et 2019, le nombre de groupes parlementaires à l’Assemblée nationale est passé de six à quatre. Un mouvement qui est le reflet de la recomposition politique en cours.
Les mouvements au sein de l’Assemblée nationale sont le reflet de la recomposition politique en cours. Lors des législatives du 18 décembre 2016, sur 255 sièges, 167 ont été remportés par le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et le progrès (RHDP, coalition au pouvoir), 6 députés ont été élus sous celle de l’Union pour la démocratie et le progrès en Côte d’Ivoire (UDPCI, alors ex-membre du RHDP), 3 sous étiquette de l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI, ex-membre du RHDP), 3 aux couleurs du Front populaire ivoirien (FPI), tendance Affi N’Guessan, et, enfin, 76 en tant qu’indépendants.
Une première recomposition s’est opérée au début d’avril 2017, lors de l’ouverture de la session parlementaire – la toute première de la IIIe République. Face au refus d’Henri Konan Bédié, le patron du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (membre du Rassemblement démocratique africain, PDCI-RDA), de former un groupe commun avec le Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), alors son allié au sein du RHDP, les deux partis ont chacun formé leur groupe, que nombre d’indépendants ont intégré.
Être ou ne plus être RHDP
Ainsi, au début de la législature, l’Assemblée comptait six groupes parlementaires ainsi répartis : RDR, 129 sièges ; PDCI-RDA, 89 ; UDPCI, 9 ; Vox populi (de Yasmina Ouégnin, ex-PDCI), 9 ; Nouvelle Vision (de Guy-Hervé Sérodé), 9 ; et Agir pour le Peuple (d’Évariste Méambly), 9. Seul Pascal Affi N’Guessan, président de l’une des branches du FPI, n’avait rejoint aucun groupe.
Depuis, malgré la décision du PDCI de ne pas intégrer le RHDP, le président Ouattara a poursuivi le processus de création du parti unifié, dont le groupe intègre désormais les députés RDR et ceux de l’UPDCI. Quant à Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale, après avoir pris ses distances avec la mouvance présidentielle et refusé d’adhérer au RHDP, il a sans surprise démissionné du perchoir, le 8 février dernier, et a été remplacé un mois plus tard par Amadou Soumahoro – député de Séguéla, ex-président du groupe parlementaire RDR.
À l’ouverture de la session 2019, au début d’avril, l’hémicycle ne compte plus que quatre groupes parlementaires : RHDP, 148 députés ; PDCI-RDA, 68 ; Vox populi, 10 ; Rassemblement, 16 – issu du Rassemblement de Côte d’Ivoire (Raci), proche de Soro, ce nouveau groupe est présidé par Célestine Trazéré, transfuge du RHDP. En outre, 12 députés n’ont intégré aucun groupe.
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