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Le Cameroun en équilibre instable avant les législatives
Le Cameroun est dans une position inconfortable ces derniers mois. La situation sécuritaire du pays reste toujours aussi délicate, entre la crise anglophone qui paralyse le Sud-Ouest et les attaques terroristes de Boko Haram, qui continue de frapper le Nord. Sa santé économique est encore chancelante, au lendemain de la brutale chute des cours pétroliers qui a touché l’ensemble des pays de la Cemac en 2017. Et si le Cameroun s’en sort mieux que ses voisins, les taux de croissance qu’il affiche ne lui permettront pas d’être au rendez-vous de l’émergence, fixé à 2035 par Paul Biya.
Pour le chef de l’État, le plus important semblait avoir été acquis avec sa réélection – sans surprise – en octobre. Sauf que, depuis, la scène politique du pays, si réputée pour sa stabilité, symbolisée par les trente-sept années de règne en continu du chef de l’État, est des plus agitées. La faute en revient, selon les tenants du pouvoir, à l’opposition, qui persiste à contester sa défaite, à commencer par le candidat battu, Maurice Kamto, autoproclamé « président élu ».
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Le « vrai » chef de l’État a cru pouvoir remettre un peu d’ordre dans la maison en emprisonnant le récalcitrant. Mais c’est aujourd’hui lui qui se retrouve sous les feux des projecteurs, allumés par une communauté internationale inquiète de la tournure que prennent les événements.
Le regard porté sur les législatives
Dans un tel contexte, tous les Camerounais semblent porter leur attention vers les prochaines élections législatives, attendues pour le mois de novembre. Très peu suivies en temps normal, elles font cette fois office de véritable troisième tour, notamment pour le chef de l’État, qui doit en profiter pour remporter la majorité parlementaire qui lui permettra d’asseoir son pouvoir.
Paul Biya aura alors toutes les cartes en main pour remettre son pays sur les rails du développement économique. Et préparer en toute sérénité, un huitième mandat, si le cœur lui en dit, en 2025. À l’âge de 92 ans.