Politique

[Infographie] Algérie : quels mots le général Gaïd Salah emploie-t-il dans ses discours ?

Au cours de ses 14 allocutions prononcées depuis le remplacement d’Abdelaziz Bouteflika, le chef d’état-major de l’armée algérienne n’a notamment jamais employé le terme « démocratie », tandis qu’il a évoqué l’« armée » et le « peuple » à respectivement 89 et 68 reprises.

Réservé aux abonnés
Mis à jour le 12 novembre 2019 à 16:10

Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, à Alger le 1er juillet 2018. © Anis Belghoul/AP/SIPA

«La grande muette » ? L’armée algérienne n’aime pas ce surnom. En 2012, le ministère de la Défense demandait aux médias d’y renoncer et de s’en tenir à « Armée nationale populaire » (ou ANP). Peine perdue. Sept ans plus tard, les journaux algériens notent que « la grande muette » n’a jamais été aussi bavarde que depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril. Quatorze prises de parole pour le chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah entre le 9 avril et le 23 mai… contre trois pour le président intérimaire, Abdelkader Bensalah.

Le mot « transition » banni depuis le 17 avril

L’analyse des mots préférés d’Ahmed Gaïd Salah est éclairante. De ceux bannis de son langage, aussi. En six semaines, pas une occurrence, par exemple, de « démocratie ». À l’inverse, l’« armée » est évoquée 89 fois, le « peuple » 68, l’« État » 29, les « institutions » 25.

La menace du « vide constitutionnel » est brandie 8 fois – autant que le « complot » – , quand l’« intérêt suprême » de la nation est cité 5 fois. La présidentielle, enfin, est mentionnée 4 fois. La « transition », convoquée 7 fois dans la bouche du chef d’état-major la première semaine, disparaît totalement à partir du 17 avril. Et pour cause : l’armée en a depuis rejeté le principe. Et soutient mordicus l’idée d’une élection le 4 juillet pour trouver un successeur à Bensalah.

 © Infographie JA

© Infographie JA