Dans ce dossier
Golfe : demain, la guerre ?
Les faucons
• Mohamed Ben Salman

Le prince héritier, Mohamed Ben Salman, lors d'une réunion du Conseil de coopération du Golfe (CCG), le 27 avril 2017 à Riyad. © Uncredited/AP/SIPA
Depuis son avènement, le prince héritier saoudien a sensiblement musclé le discours anti-iranien du royaume, hanté qu’il est par la perspective d’une République islamique dotée de l’arme nucléaire. « L’Iran ne doit pas rester impuni », lisait-on en couverture du journal anglophone Arab News, propriété d’un frère du prince héritier. Ce dernier a appelé, dans la foulée de l’attaque contre des intérêts saoudiens, à une rencontre des pays arabes à La Mecque, le 30 mai.
• John Bolton

John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, fin avril 2019 à Washington. © Evan Vucci/AP/SIPA
Depuis sa nomination, en 2018, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump pousse à l’affrontement avec l’Iran. Partisan de l’action unilatérale afin de provoquer un changement de régime à Téhéran, et pas simplement de frappes ciblées, il avait, à l’époque de la guerre en Irak, menti en prétendant que Saddam Hussein cherchait à se fournir en uranium en Afrique.
• Qassem Soleimani

Qasem Soleimani © Ali Khamenei/CC BY 4.0
Le commandant de la force Al-Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution islamique, qu’il a rejointe en 1979, a convoqué au début de mai les milices irakiennes alliées de l’Iran. Il faut « se préparer à la guerre par procuration », a-t-il alerté. En novembre dernier, ce général de 62 ans répondait au tweet de Donald Trump annonçant l’arrivée de sanctions (« sanctions are coming ») : « Tu peux commencer une guerre, mais nous serons ceux qui la finiront. »
Les colombes
• Tamim Al Thani

L'émir du Qatar Tamim Al Thani, en mai 2019 à Doha. © yangyuanyong/XINHUA/REA
Son émirat est sans doute l’un des acteurs régionaux qui a le plus à perdre dans un conflit ouvert. Le Qatar est à la fois dépendant des États-Unis pour sa sécurité et de l’Iran – qui lui a ouvert son espace aérien après l’embargo et avec qui il partage le champ gazéifère de South Pars – pour son économie. En coulisses, l’émir aurait déjà proposé sa médiation. Sans être entendu pour le moment.
• Javad Zarif

Le ministre iranien des Affaires étrangères à Beyrouth, au Liban, en février 2019. © Bilal Jawich/XINHUA/REA
Le très avenant ministre iranien des Affaires étrangères a tenté de désamorcer la crise à l’issue d’un voyage en Chine : « Je suis certain […] qu’il n’y aura pas de guerre puisque nous ne souhaitons pas de conflit et puisque personne ne se fait d’illusion quant à la capacité [américaine] d’affronter l’Iran dans la région. » Manière de minimiser la portée des derniers événements. Sans donner l’air de baisser les yeux.
• Patrick Shanahan

Le secrétaire américain à la Défense Patrick Shanahan, en mars 2019 en Floride. © Lisa Ferdinando/ZUMA/REA
Le secrétaire américain à la Défense n’est pas une tête brûlée et dispose d’un bon crédit auprès de Donald Trump. Le 22 mai, face à des membres du Congrès inquiets des risques de guerre, il a tenu à rassurer : « Il s’agit de faire de la dissuasion, pas la guerre. » La pression de Washington aurait ainsi permis d’« écarter le risque d’attaques contre les Américains ».