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Afrique de l’Ouest : état d’urgence face à la menace jihadiste
Dans les années 2000, une spirale terroriste avait pourtant frappé la Mauritanie, et les attentats s’étaient multipliés : 15 militaires tués à Lemgheity en 2005 ; quatre Français assassinés à Aleg en 2007 ; 12 militaires tués à Tourine en 2008 ; un Américain tué à Nouakchott, un attentat raté contre l’ambassade de France et trois Espagnols enlevés à Nouadhibou en 2009…
Dialogue et renseignements
Pour y mettre fin, les autorités ont joué plusieurs cartes. Un dialogue a été organisé entre les oulémas et les terroristes capturés afin de tenter de leur prouver que leur lecture du Coran était erronée. Plus de 60 repentis ont été libérés. Des autorités religieuses du Golfe ont appuyé ces efforts, à l’instar du cheikh Abdallah Ibn Mahfoud Ibn Bayyah d’Arabie saoudite.
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Les services de renseignements, des brigades mobiles et l’aviation ont empêché toute attaque en provenance du sud de l’Algérie et du nord du Mali. La population a plusieurs fois aidé à déjouer des intrusions.
La thèse du pacte
Pour expliquer l’accalmie, certaines sources ont affirmé qu’un pacte de non-agression avait été conclu avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Des documents datés de 2010, déclassifiés par les Américains en 2016 et attribué à Oussama Ben Laden, évoquent la possibilité d’une alliance avec Nouakchott, sans que l’on sache si l’offre a effectivement été faite aux autorités mauritaniennes.
Interrogé par la presse à ce sujet en 2016, le président Mohamed Ould Abdelaziz avait fermement démenti. Et de fait, dès 2011, l’armée mauritanienne a infligé plusieurs défaites à Aqmi, notamment dans la forêt de Wagadou, au Mali.