Crise politique au Bénin : le dernier combat de Thomas Boni Yayi

Patrice Talon a-t-il voulu faire arrêter Thomas Boni Yayi ? L’ancien président béninois l’affirme haut et fort. Agitant le risque d’un « guerre civile », il a interpellé les instances internationales, de la Cédéao à l’ONU.

Thomas Boni Yayi, le 19 avril 2019 devant le domicile de l’ancien président  Nicéphore Soglo, à Cotonou. © YANICK FOLLY/AFP

Thomas Boni Yayi, le 19 avril 2019 devant le domicile de l’ancien président Nicéphore Soglo, à Cotonou. © YANICK FOLLY/AFP

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Publié le 12 mai 2019 Lecture : 2 minutes.

Ce mardi 30 avril à la mi-journée, Thomas Boni Yayi est en forme. « Je reviens du sport », nous précise-t-il dans son ensemble Adidas. Une casquette de la Cedeao sur la tête, l’ancien président béninois multiplie les entretiens à son domicile de Cadjehoun, un quartier de Cotonou. « Ce qui se passe n’est pas acceptable. Nous allons rendre le pays ingouvernable », tempête-t-il. Le lendemain à la même heure, sa résidence sera encerclée par les forces de l’ordre, sonnant le début de deux jours de violences.

Le processus électoral pourrait faire basculer mon beau pays dans la guerre civile si rien n’est fait en urgence

Patrice Talon a-t-il voulu l’arrêter ? C’est en tout cas ce que Yayi a expliqué à tous ses interlocuteurs. Le 4 mai, il a écrit à plusieurs chefs d’État de la Cedeao ainsi qu’à Emmanuel Macron, François Hollande ou encore António Guterres, le secrétaire général des Nations unies.

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« Le processus électoral qui s’est achevé par la nomination des députés pourrait faire basculer mon beau pays dans la guerre civile si rien n’est fait en urgence », affirme-t-il dans ce courrier, que JA a pu consulter.

Comment finira le duel Yayi-Talon ?

« Il n’a jamais été question de l’arrêter. Yayi a utilisé cela comme prétexte. Il avait fait venir des gens de sa ville de Tchaourou (Nord) et des pays voisins. Son but était de prendre la rue. Nous étions informés que plusieurs bâtiments étaient visés », assure de son côté un conseiller de Patrice Talon, qui tient l’ancien président pour responsable des violences. Une version démentie par Boni Yayi.

L’ancien président est-il toujours animé par le désir de revenir au pouvoir ? L’entourage de l’actuel chef de l’État en est convaincu. Avant les élections, auxquelles il était persuadé que son parti (les Forces cauris pour un Bénin émergent, FCBE) serait autorisé à participer, il a sillonné de nombreuses localités du pays. « Je me rends partout. Aucun président de la sous-région ne cautionne ce qui se passe », nous disait-il le 30 avril. Aujourd’hui, le différend qui l’oppose à Patrice Talon est tel que personne ne sait où ni comment il s’achèvera.

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