Quelque peu oublié aujourd’hui, Raymond Aron est un normalien français qui a marqué son époque. Il était considéré comme l’un des plus grands analystes politiques du XXe siècle, une sorte de Kissinger français. Vers la fin de sa vie, en 1981, il a écrit : « Les révolutions coûtent très cher et finalement causent plus de mal que de bien ; rares sont les circonstances où la violence révolutionnaire guérit les maux qu’elle veut guérir. »
Relisant cette assertion, je me suis demandé si les soulèvements populaires qui secouent depuis près de trois mois l’Algérie et le Soudan pouvaient être qualifiés de révolutions. Et s’ils vont « guérir les maux qu’ils veulent guérir ». L’Algérie et le Soudan sont-ils en train de vivre, à leur tour, le Printemps arabe, qui avait débuté en Tunisie à la fin de 2010 ? Si oui, ce « printemps » sera-t-il aussi bénéfique que nous l’espérons ?