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Démission de Bouteflika : les six semaines qui ont ébranlé l’Algérie
Le 11 mars, dans sa deuxième lettre à la nation, Abdelaziz Bouteflika a annoncé le report de la présidentielle et qu’il ne briguerait pas un cinquième mandat. Il a aussi pris acte de la démission du gouvernement d’Ahmed Ouyahia et révélé qu’une nouvelle équipe dotée de « compétences nationales » serait bientôt nommée.
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Suppression à la dernière minute
En réalité, cette deuxième annonce aurait dû intervenir huit jours plus tôt, le 3 mars, dans sa première lettre à la nation, et selon une version légèrement différente. Dans ce premier courrier, Bouteflika s’est engagé, s’il était réélu, à convoquer une présidentielle anticipée au bout d’un an, à laquelle il n’aurait pas été candidat. Mais il aurait dû également proposer un remaniement en profondeur et la formation d’« un gouvernement d’union nationale ». Cette proposition (soit le septième point de la lettre) a été supprimée à la dernière minute, juste avant que le texte ne soit adressé aux rédactions le 3 mars.
Selon son entourage, « le président se trouvait encore à Genève et il était délicat de procéder à un remaniement depuis l’étranger ». Le nom de Ramtane Lamamra avait alors été avancé pour succéder à Ahmed Ouyahia. Il a finalement été nommé vice-Premier ministre le 11 mars, tandis que Noureddine Bedoui devenait chef du gouvernement.