Culture

[Tribune] Bernard Dadié, l’écriture pour « abattre les faux masques »

La littérature est « révolutionnaire » clamait l’écrivain et homme politique ivoirien Bernard Dadié, décédé le 9 mars dernier. Par son écriture, il voulait « écarter les ténèbres », au nom de la fraternité.

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Mis à jour le 19 mars 2019 à 17:54
Suzanne Tanella Boni

Par Suzanne Tanella Boni

Philosophe, écrivaine et critique littéraire.

Bernard Binlin Dadié. © Issam Zejly/TruhBird Medias pour J.A.

Il aurait voulu être enseignant. Il devint « commis d’administration », comme il le rappelle dans son discours de réception du prix Unesco-Unam Jaime Torres Bodet, en 2016, l’année de son centenaire. Célébré en Côte d’Ivoire par l’Ascad (Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et de ses diasporas), dont il était membre, l’écrivain unanimement salué dans le monde était aussi un homme politique. Il a posé la plume le 9 mars 2019.

À Abidjan, une rue et un prix littéraire portent son nom. Il lègue à la postérité une œuvre immense que l’écrivain Amadou Koné, professeur à Georgetown University, reconnaît en ces termes : « Dans l’histoire littéraire que nous, Africains, construisons, nous avons le droit et le devoir d’ajouter sans aucun complexe les noms de nos auteurs qui incontestablement ont atteint à l’universalité. Et parmi eux, parmi les plus grands, se place Bernard