L’opposant Maurice Kamto, qui a vu sa demande de libération rejetée par le tribunal militaire de Yaoundé le 7 mars, ne manque pas de soutiens, y compris en France. Fin février, Emmanuel Macron a téléphoné à Paul Biya pour l’inciter à la « prudence » et lui signifier, tout en se gardant de toute ingérence, que Paris suivait le dossier avec attention. Les deux présidents ont par ailleurs évoqué la crise anglophone, pour laquelle Macron a plaidé en faveur d’une solution pacifique.
L’intermédiaire Jean-Pierre Mignard
L’Élysée et le Quai d’Orsay ont été sensibilisés au « cas Kamto » par l’avocat Jean-Pierre Mignard. Ce dernier est à la fois proche du chef de l’État français et de l’opposant camerounais, qui est son collaborateur au sein du cabinet Lysias Partners depuis le contentieux qui, en 2002, opposa le Cameroun au Nigeria au sujet de la presqu’île de Bakassi devant la Cour internationale de justice.
Bien que ne faisant pas officiellement partie de la défense du Camerounais, qu’assure Éric Dupont-Moretti, Mignard n’en a pas moins écrit à Laurent Esso, le ministre camerounais de la Justice. Sa lettre est pour le moment restée sans réponse.