Dans ce dossier
Tourisme : opération reconquête pour la destination Côte d’Ivoire
La première économie de l’Uemoa a accueilli toutefois 1,8 million de touristes internationaux l’an dernier, mais ce sont avant tout les voyages d’affaires (774 000) qui alimentent la contribution du secteur au produit intérieur brut. Bien qu’ayant doublé entre 2012 et 2016, elle ne représente que 6 % du PIB, loin de la moyenne mondiale (10 %).
Pour JA, le ministre ivoirien du Tourisme, Siandou Fofana, dévoile la nouvelle stratégie de son pays dont l’ambition, à l’horizon 2025, est d’accueillir 5 millions de visiteurs internationaux. Et ainsi de devenir la cinquième puissance touristique du continent. Formalisée dans le plan Sublime Côte d’Ivoire, elle requiert un investissement de 3 200 milliards de F CFA (4,9 milliards d’euros), dont 1 500 milliards seront mobilisés par l’État.
Pour élaborer sa feuille de route, le ministre, qui s’est inspiré du modèle marocain, a débloqué 800 000 euros afin de commander une étude au cabinet McKinsey. Les acteurs du secteur ont été associés à la réflexion à travers la Fédération nationale de l’industrie touristique et la Fédération de l’industrie hôtelière de Côte d’Ivoire notamment.
Diversifier le secteur touristique
La version finale du rapport du cabinet américain a été adoptée en septembre 2018. La Côte d’Ivoire continue de miser sur le tourisme d’affaires, mais elle entend aussi valoriser ses 500 km de littoral, créer des parcs à thèmes et des circuits à l’intérieur du pays. « Cette démarche est extrêmement positive, commente Thierry de Jaham, le directeur général du Sofitel hôtel Ivoire d’Abidjan. Tous les pays qui ont clarifié leur ambition et se sont fixé des objectifs ont réussi à développer le tourisme », ajoute l’hôtelier, qui a été reçu par McKinsey.
1 160 milliards de F CFA, le montant des recettes touristiques en 2017
Preuve du potentiel ivoirien, en six ans, entre 2013 et 2018, son établissement – le plus cher de la place d’Abidjan – est passé de 26 000 à 80 000 nuitées par an. Et ce, malgré l’arrivée de nouveaux entrants comme Radisson. « Le tourisme d’affaires est un secteur porteur et continuera à se développer », insiste Thierry de Jaham, attentif à l’ambition du gouvernement de devenir coleader du tourisme d’affaires avec le Nigeria.
>>> À LIRE – Tourisme : la Côte d’Ivoire affiche ses ambitions
La capitale économique ivoirienne faisait partie, en 2018, du top 10 des villes africaines où le développement hôtelier est le plus important, en neuvième position, avec 1 830 chambres en projet, juste derrière Dakar, selon W. Hospitality Group. « Je suis persuadé que ce rapport, que je n’ai pas encore lu, va me conforter dans mes décisions. Qu’il va être beaucoup plus agressif et prometteur que nos propres évaluations », réagit, confiant, Alain Sebah, président de Golden Tulip chargé de l’Afrique francophone et de l’Afrique de l’Est, dont la maison mère, Louvre Hotel, a 3 établissements en projet dans le pays.
Reste au gouvernement à persuader les investisseurs de sortir de la métropole, qui concentre toute leur attention. Il n’y a actuellement pas un hôtel de « chaîne » dans des villes comme Yamoussoukro, San Pedro ou Bouaké.
Abidjan, futur hub médical régional ?
Dans son plan stratégique, le gouvernement ivoirien veut attirer 40 000 patients internationaux par an. Et ce, grâce à une offre de soins de qualité internationale et des infrastructures hôtelières adaptées à des courts et longs séjours (apparts-hôtels). Pour ce faire, le rapport McKinsey préconise d’abord de remettre à niveau l’Institut de cardiologie et de construire un centre de cardiologie ainsi qu’un centre de greffe rénale. Il suggère par ailleurs d’encourager le développement de cliniques privées spécialisées dans la fertilité, la chirurgie plastique et réparatrice, la traumatologie et l’orthopédie.