Relations France-Rwanda, barrage sur le Nil, négociations sur le Sahara… Dans les coulisses du sommet de l’UA

Une visite d’Emmanuel Macron au Rwanda à l’étude, des négociations autour du barrage de la Renaissance sur le Nil, la préparation du second round des négociations sur le Sahara, le point sur les retards de cotisations… Retour sur les discussions qui ont été menées en coulisses lors du 32e sommet de l’Union africaine, les 10 et 11 février à Addis-Abeba.

Passation de pouvoir entre Paul Kagame et Abdel Fattah al-Sissi, à la tribune du 32e sommet de l’Union africaine, le 10 février 2019 à Addis-Abeba. © DR / Présidence rwandaise

Passation de pouvoir entre Paul Kagame et Abdel Fattah al-Sissi, à la tribune du 32e sommet de l’Union africaine, le 10 février 2019 à Addis-Abeba. © DR / Présidence rwandaise

Publié le 18 février 2019 Lecture : 3 minutes.

Lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UA, précédent le 32e sommet des Chefs d’Etat africains, le 9 février à Addis-Abeba. © DR / Union africaine
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Union africaine : les enjeux du 32e sommet des chefs d’État

Fin de la présidence continentale du Rwandais Paul Kagame, début de celle de l’Égyptien Abdel Fattah al-Sissi, réformes institutionnelles et enjeux sécuritaires au centre des débats… Retrouvez tous nos articles sur le 32e sommet de l’Union africaine.

Sommaire

• Rwanda : la France invitée à se recueillir

Emmanuel Macron et Paul Kagame, lors du Viva Technology, à Paris, en mai 2018. © ISA HARSIN/SIPA

Emmanuel Macron et Paul Kagame, lors du Viva Technology, à Paris, en mai 2018. © ISA HARSIN/SIPA

ISA HARSIN/SIPA

Une visite d’Emmanuel Macron à Kigali est toujours à l’étude

En marge du sommet d’Addis-Abeba, Richard Sezibera, le chef de la diplomatie rwandaise, a informé Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’État français aux Affaires étrangères, qu’une invitation aux 25es commémorations du génocide sera envoyée aux autorités françaises. Une visite d’Emmanuel Macron est toujours à l’étude.

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Par ailleurs, des députés français assisteront à cette cérémonie, le 7 avril à Kigali. Sira Sylla, présidente du groupe d’amitié France-Rwanda-Burundi à l’Assemblée, conduira cette délégation. Elle sera notamment accompagnée de Jean-Jacques Bridey, président de la commission de la Défense.

>>> À LIRE – France-Rwanda : la justice française clôt par un non-lieu l’instruction sur l’attentat du 6 avril 1994

• Nil : un long fleuve pas tranquille

Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien, et Abdelfattah al-Sissi, président égyptien, le 10 juin 2018. © AP/SIPA

Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien, et Abdelfattah al-Sissi, président égyptien, le 10 juin 2018. © AP/SIPA

AP/SIPA

L’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan cherchent à définir un cadre de négociations sur le barrage de la Renaissance, sur le Nil

Le 10 février, en marge du sommet, Abdel Fattah al-Sissi, le président égyptien, Omar el-Béchir, son pair soudanais, et Abiy Ahmed, le Premier ministre éthiopien, ont discuté du barrage Renaissance, pomme de discorde entre Le Caire et Addis-Abeba. Leur but : définir un cadre de négociations.

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Contesté dans son pays, El-Béchir s’était rendu fin janvier au Caire, où il avait reçu le soutien de Sissi. Il avait alors déclaré vouloir convaincre l’Éthiopie de se rapprocher de la position égyptienne s’agissant de la répartition des eaux du Nil.

>>> À LIRE – Mustapha El Gendy, député au Parlement panafricain : « L’Égypte est dépendante à 100 % du Nil »

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• Éthiopie-France : rénovation de palais

Après s’être rendu à Djibouti, Emmanuel Macron devrait annoncer le 14 mars à Addis-Abeba que la France restaurera le Palais national, où vécut l’empereur Haïlé Sélassié, pour en faire un musée. Sahle-Work Zewde, la présidente de la République, dont c’est aujourd’hui la résidence, devra donc déménager.

Par ailleurs, Abiy Ahmed, le Premier ministre, qui, en octobre dernier, avait réservé sa première visite européenne à la France, vient de nommer Henok Teferra Shawl ambassadeur à Paris. Il était jusque-là vice-président d’Ethiopian Airlines, chargé de la planification stratégique et des alliances.

• Sahara : bientôt l’acte II

Horst Köhler, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, rencontrera séparément les deux « parties au conflit » (Maroc et RASD), fin février à Berlin. Objectif : préparer le second round des négociations engagées en décembre dernier à Genève.

>>> À LIRE – Nasser Bourita : « Pour la première fois, il n’y a pas eu de décision de l’Union africaine sur le Sahara »

• Qui n’a pas payé ?

Abdel Fattah Al-Sissi lors de la conférence de presse avec Emmanuel Macron, lundi 28 janvier au Caire. © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

Abdel Fattah Al-Sissi lors de la conférence de presse avec Emmanuel Macron, lundi 28 janvier au Caire. © ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

L’Égypte, qui s’apprêtait à prendre la présidence de l’UA, accusait 585 391 dollars d’arriérés en novembre 2018

En novembre dernier, l’UA a adopté un nouveau régime de sanctions contre les États en retard de cotisation, pouvant aller jusqu’à la suspension de leurs activités. Selon un document interne daté du 16 novembre 2018, 12 pays avaient accumulé des arriérés. Parmi eux, des États déchirés par un conflit, comme la Centrafrique, le Soudan du Sud ou la Libye (38,8 millions de dollars, un record).

Mais aussi, de manière plus surprenante, le Soudan (6,8 millions), le Nigeria (6,7), le Cap-Vert, l’Ouganda et la Tanzanie (0,7 chacun), ou la Guinée-Bissau (0,2).

Plus surprenant encore, l’Égypte, qui s’apprêtait à prendre la présidence de l’UA, accusait 585 391 dollars d’arriérés.

>>> À LIRE – Comment l’Union africaine est-elle financée ?

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