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Si Jean-Marc Leccia, patron de cette division renommée Healthcare (la marque Eurapharma va disparaître) assure à Jeune Afrique que tous les indicateurs de la branche sont en progression, les chiffres publiés par sa maison mère TTC concernant le secteur de la santé de sa division Afrique montrent pourtant un léger fléchissement de la rentabilité au cours des trois derniers trimestres.
Après avoir été longtemps dans une situation de quasi-monopole, CFAO fait face depuis dix ans dans les pays francophones à la montée en puissance d’autres groupes, comme les français Cerp et Ubipharm.
Intégration verticale
Les marchés d’Afrique anglophone – Kenya, Ouganda, Tanzanie, Ghana, Nigeria, auxquels le groupe a associé l’Angola – pèsent, eux, beaucoup moins lourd (environ 60 millions d’euros en 2015). Adepte d’une gestion rigoureuse, CFAO Healthcare n’a pas, selon un bon connaisseur de l’entreprise, consenti les efforts financiers nécessaires pour s’y développer davantage et voit là aussi la compétition s’intensifier, à l’image de la réussite du sud-africain Imperial.
Pour contrer cette concurrence, Jean-Marc Leccia veut faire de CFAO un acteur verticalement intégré, de la production à la distribution. Une stratégie concrétisée en 2017 au Maroc, où Eurapharma a pris pied en faisant l’acquisition de 51 % du capital de Maphar, filiale de Sanofi, propriétaire d’une usine et d’un réseau de distribution.
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Ce n’est pas une première, puisque CFAO produit aussi des médicaments en Algérie depuis 2011 pour contourner les restrictions d’importations (levées en 2018). Outre l’ouverture d’un nouveau marché, l’opération marocaine a permis au groupe de se voir confier la distribution des produits de Sanofi dans trente-cinq pays subsahariens.
La division Healthcare a fait aussi une incursion dans le secteur des centres d’imagerie médicale et des diagnostics, via des implantations au Ghana et au Nigeria, avec pour ambition de toucher directement les patients. Là encore, CFAO ne veut plus se cantonner à un modèle B to B.