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Cemac : comment en finir avec la crise ?
Le président de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) fait le point sur les progrès accomplis par les pays membres deux ans après le sommet extraordinaire de Yaoundé, qui les invitait à conclure des accords avec le FMI.
Après le sommet extraordinaire de la Cemac de décembre 2016, le compte y est-il en matière de croissance et de reconstitution des réserves de change?
Les mesures prises, notamment la consolidation budgétaire, la conclusion par chacun des pays d’un programme soutenu par le FMI et l’application rigoureuse des dispositions de la réglementation des changes ont permis de stabiliser la tendance baissière des réserves de change, avec notamment une couverture des importations projetée à 2,6 mois à fin décembre 2018.
La croissance économique est redevenue positive, à 1 % dans la zone à la fin de l’année, après deux ans de récession consécutifs. Ces résultats sont certes les effets de ces mesures, mais aussi de l’amélioration des termes de l’échange et de la bonne tenue du secteur pétrolier au Congo et au Tchad. Ces performances restent en deçà des attentes. Des efforts doivent être faits dans la mobilisation des recettes fiscales.
Comment la zone vit-elle le fait que le Congo et la Guinée équatoriale tardent à conclure un accord avec le FMI ?
Les retards de conclusion d’un accord par les deux pays devraient être résorbés pour atteindre les objectifs fixés dans le cadre de la stratégie régionale de sortie de crise.
Des efforts ont été consentis à travers les réformes engagées depuis 2016, les évolutions vont dans le bon sens
C’est dans ce sens que les autorités de la Guinée équatoriale ont mis en œuvre un programme de référence et que celles du Congo s’emploient activement à s’aligner sur les engagements solidaires pris à Yaoundé et réaffirmés à l’occasion du sommet de N’Djamena, le 23 octobre dernier.
Les responsables du FMI admettent que des efforts ont été consentis à travers les réformes engagées depuis 2016, je peux donc vous assurer que les évolutions vont dans le bon sens.

Daniel Ona Ondo, à Libreville en 2016. © Xavier Bourgois pour JA
Nourrissez-vous des inquiétudes particulières pour 2019, liées au fait que le président Ali Bongo Ondimba est indisponible?
Le gouvernement est à la manœuvre pour se conformer aux objectifs du programme conclu avec le FMI.
Le retrait de l’organisation de la CAN 2019 et la crise anglophone changent-ils la donne pour le Cameroun?
Le défi sécuritaire demeure une préoccupation majeure. Et ses effets n’affectent pas seulement le Cameroun, dont on reconnaît le poids économique dans la zone.
La persistance de la crise anglophone – à laquelle nous souhaitons une solution rapide – pourrait peser sur les performances budgétaires, la croissance économique et les investissements, notamment étrangers.
>>> À LIRE – Dossier : CAN 2019 : le grand cafouillage
Une situation sur laquelle la décision de la CAF aurait des effets négatifs, mais ceux-ci pourraient être amoindris si l’organisation de la prochaine édition offrait une certaine visibilité, garantissant ainsi une poursuite maîtrisée des chantiers et de leur financement. Avant ce retrait, nous prévoyions une croissance de l’économie camerounaise à 4,4 % en 2019, après des projections de l’ordre de 3,8 % en 2018.