Ce jour-là, en 2005, Le Pianiste, de Roman Polanski est projeté au centre culturel français de Ouagadougou. Dans la salle, 400 lycéens burkinabè regardent, saisis. Parmi eux, Claire Diao, qui a une « révélation » : elle veut « transmettre le cinéma ».
Depuis, la Franco-Burkinabè de 33 ans s’est dépensée sans compter pour atteindre son objectif. Journaliste multicarte (Le Monde Afrique, Bondy Blog, Afriscope…), elle a créé en 2013 un programme de courts-métrages itinérant, Quartiers Lointains.
Découvertes
« Quand je chroniquais des films du continent, les lecteurs me disaient : “Ça a l’air très bien, mais on peut les voir où ? » Avec Quartiers Lointains, elle peut diffuser des œuvres africaines en France, aux États-Unis et un peu partout sur le continent lui-même : au Sénégal régulièrement, mais également en Algérie, au Rwanda, au Bénin, au Burkina, au Nigeria, etc.

Alice Diop le 19 juin 2018 à Paris © Cyrille Choupas pour JA
Parmi d’autres belles découvertes, le programme a présenté un travail réalisé par Alice Diop avant son César 2017 du meilleur court-métrage pour Vers la tendresse. Claire décline aussi sa passion dans la revue Awotele. La publication panafricaine, bilingue, paraît à l’occasion des festivals de Carthage, de Ouagadougou et de Durban.
>>> À LIRE – Septième art : quand l’Afrique invente son propre cinéma, loin de Cannes et des canons internationaux
Enfin, grâce à la société Sudu Connexion, l’entrepreneuse s’occupe aussi de distribution. « C’est le maillon manquant sur lequel il faut travailler », souligne-t-elle. Son catalogue compte déjà une trentaine de films.