Tunisie : un îlot pré-démocratique

Forte d’un certain renouvellement de ses institutions et de son expérience électorale depuis 2011, la Tunisie poursuit son processus de transition démocratique.

TUNIS, TUNISIA – MAY 06: People gather during a celebration as The Ennahda Movement won the local elections after getting 27.5 percent of votes, according to state-run broadcaster on Sunda, in Tunis, Tunisia on May 06, 2018.  Enes Canli / Anadolu Agency © Anadolu Agency

TUNIS, TUNISIA – MAY 06: People gather during a celebration as The Ennahda Movement won the local elections after getting 27.5 percent of votes, according to state-run broadcaster on Sunda, in Tunis, Tunisia on May 06, 2018. Enes Canli / Anadolu Agency © Anadolu Agency

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Publié le 25 décembre 2018 Lecture : 1 minute.

C’est de la Tunisie qu’est parti l’élan révolutionnaire et démocratique de 2011. © Augustin LE GALL/HAYTHAM-REA
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Maghreb : la paix en votant

En 2019, la Tunisie, l’Algérie, la Mauritanie et probablement la Libye appelleront les électeurs aux urnes. Dans des contextes politiques totalement différents, mais avec un maître mot commun : stabilité.

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Après l’abstention record (66 %) aux municipales de mars, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a lancé des caravanes dans les zones les plus reculées pour inciter les Tunisiens à s’inscrire. Forte d’un certain renouvellement de ses institutions et de son expérience électorale depuis 2011, la Tunisie poursuit son processus de transition démocratique. Mais la politique politicienne et le « tourisme de parti » ont exaspéré les citoyens. Il faudra donc les convaincre de l’utilité des élections générales, prévues entre octobre et décembre 2019.

À cette crise de confiance s’ajoute le bras de fer, qui a paralysé l’action publique, entre le président, Béji Caïd Essebsi, son fils Hafedh et le chef du gouvernement, Youssef Chahed, pourtant tous trois issus du même parti, Nidaa Tounes, vainqueur des précédentes élections générales mais aujourd’hui affaibli. La fin annoncée du consensus entre Nidaa et le parti islamiste Ennahdha, première force à l’Assemblée, ne fait que renforcer les impressions d’opportunisme politique.

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Pas de candidat de poids déclaré

Les débats se focalisent de nouveau sur la place de l’islam au détriment des préoccupations socio-économiques. D’aucuns appellent au renou­vel­lement d’une classe de dirigeants « déconnectés », souvent issus des villes développées du Sahel (côte Est) ou de la capitale. Les habitants des régions « de l’intérieur » voudraient davantage faire entendre leur voix. D’autant que le gouvernement est soupçonné d’avoir délaissé les réformes économiques au profit de ses stratégies électoralistes.

Aucun candidat de poids n’est encore déclaré, mais le Premier ministre est attendu à la tête d’un nouveau parti. Les divisions du camp centriste pourraient profiter à Ennahdha. Aux municipales, le désintérêt envers les partis classiques s’est traduit par une poussée des indépendants. Seront-ils la variable d’ajustement des législatives ? C’est pour contrer ce mouvement que les grandes formations ont appelé à relever le seuil de représentativité électorale.

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