Michaëlle Jean s’apprête à céder son fauteuil de secrétaire générale de la Francophonie à Louise Mushikiwabo. Et peut-être même son appartement de fonction, si les négociations avec l’OIF aboutissent, ce bien étant la propriété de l’État canadien.
L’ex-ministre rwandaise des Affaires étrangères a déjà choisi d’emmener deux proches collaborateurs : Désiré Nyaruhirira, qui devrait être son conseiller spécial, et Oria K. Vande weghe, sa porte-parole.
Départs et réaffectations
En attendant son arrivée, le 3 janvier, Adama Ouane, l’actuel administrateur, joue les intermédiaires entre les deux équipes. Michaëlle Jean a réuni la sienne le 8 novembre dans l’après-midi pour lui faire ses adieux. Un courrier a ensuite été envoyé à tous les membres de son cabinet afin de les mettre en congé à partir du 31 décembre. Bertin Leblanc, son porte-parole, n’a pas encore été réaffecté. Jean-Louis Atangana, son directeur de cabinet, retournera enseigner à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Yaoundé II et à l’Institut des relations internationales du Cameroun.
Retraité de l’Unesco, Adama Ouane, 70 ans, quittera l’avenue Bosquet fin mars. À cette même date, le mandat de Georges Nakseu-Nguefang, directeur des affaires politiques, prendra fin tout comme celui des huit autres directeurs. Mais, étant fonctionnaire de l’OIF, il fera toujours partie de la maison.
Michaëlle Jean sans fonctions
La France vise en priorité le poste de directeur de cabinet. Celui d’administrateur devrait revenir à un Canadien, comme en étaient convenus Emmanuel Macron et Justin Trudeau. Entre Québec et Ottawa, la bataille fait rage. Michel Audet, représentant du Québec auprès de la région Wallonie-Bruxelles, tiendrait la corde. Mais Ottawa soutient fermement Nicolas Simard, l’ambassadeur du Canada en RD Congo. Mushikiwabo fera passer des entretiens dès la fin décembre.
* Dans une précédente version de cet article, nous écrivions que Michaëlle Jean a refusé un poste d’envoyée spéciale du secrétaire général de l’ONU pour la liberté de la presse, ce que la principale intéressée dément.