En se dirigeant vers le centre-ville de Dakhla, sur le boulevard Mohammed-V, on longe une imposante façade en grès qui, au bout de quelques minutes de route, disparaît pour laisser place à l’enseigne d’un salon de thé. Juste avant, encastrée dans le mur, se trouve une grande porte de bois noir.
Sur le côté, une petite plaque indique : Palais Rhoul & spa. Quand on frappe, une jeune femme noire, au visage angélique, ouvre la porte l’air étonné. C’est Raina, la chef de service de l’établissement. Ivoirienne âgée d’à peine 19 ans, elle dirige depuis août 2017 une équipe d’une dizaine de personnes, toutes originaires d’Afrique subsaharienne.
1 200 m² de luxe
Au bout du couloir, on atteint enfin le cœur de cet édifice avec vue sur la mer et au mobilier épuré. « Nous sommes ici dans la salle principale », indique Raina. L’un des murs, de couleur blanc crème, s’apparente à une immense plaque de marbre sur laquelle a été gravée une série de motifs géométriques.
« Un travail artisanal fait à la main », souligne le responsable du Palais Rhoul. Il répond au nom d’Ismaël et dit être le cousin du propriétaire de l’endroit, Chain Rhoul. Quand on soupire d’émerveillement, jetant un œil aux tapisseries japonaises, aux planisphères stylisés, aux tableaux ou aux statues d’art africain, il sourit. « Ce n’est pas vraiment un hôtel. Parlons d’une simple maison d’hôtes. »

Le Palais Rhoul à Dakhla au Maroc © SP
Simple ? Il s’agit d’un espace de 1 200 m² qui n’a rien à envier aux cinq-étoiles parisiens et compte six chambres, deux grandes suites et trois minisuites (200 à 500 euros la nuit, environ).
Nous débouchons bientôt dans un petit salon privé où trônent une table de marbre noir et des sofas en peau de zèbre. Voilà qui tranche avec la teinte bleu canard des murs, sur lesquels sont accrochés tableaux et peaux de bêtes. On ne sait si l’inspiration emprunte au Louvre ou à un muséum d’histoire naturelle.

Un petit salon privé à la décoration métissée. © SP
Dans la même pièce, deux petits fauteuils cabriolets en cuir brun, une énorme cage à oiseaux renfermant des bougies, des cornes de zébu dans un coin et autres détails qu’un seul regard ne suffit pas à embrasser. Mais ce n’est rien, comparé à la bibliothèque installée le long des couloirs. « La décoration est haut de gamme, lance Ismaël. Vous avez de l’art moderne du XVIIIe siècle, des œuvres qui viennent de toute l’Afrique, de l’Inde, du Pérou ou du Japon. » La plupart des tableaux ont été acquis lors de ventes aux enchères chez Drouot, à Paris.
Plages aménagées
Dans la cour intérieure, un espace de restauration jouxte une grande piscine. Sur le côté gauche, deux ouvertures rectangulaires ont été creusées dans la façade en grès et permettent d’entrevoir le lagon, au sein duquel il est possible de se baigner mais aussi de pêcher. Deux petites plages ont été aménagées en contrebas ainsi qu’une salle de yoga à ciel ouvert.
Sans surprise, le responsable refuse de divulguer le chiffre d’affaires annuel de ce paradis dissimulé dans Dakhla. Ancien frigo à langoustes, il a ouvert ses portes en 2015, après sept ans de travaux. S’il n’est pas aussi grand que le Palais Rhoul de Marrakech, l’endroit offre largement de quoi couper le souffle.